Les cahiers du Crasc, N° 23, 2012, p. 15-86 | Texte Intégral
II.Portrait statistique
1. La daïra de Charouine
Le portrait statistique de l’éducation scolaire dans la daïra de Charouine s’insère dans le portrait socio-économico-culturel de la région. Aussi avons-nous jugé nécessaire de faire un zoom tout d’abord sur la daïra et ensuite sur sa population globale avant de nous attarder sur les conditions de scolarisation. Notre hypothèse étant formulée ici en termes de liens existant entre l’enclavement de la daïra conjugué à la dispersion des populations et les conditions de scolarisation. Nous pensons que la configuration géographique et les caractéristiques physiques et naturelles conditionnent assez fortement les aptitudes au développement de la daïra.
Ce portrait peut contribuer à expliquer, du moins en partie, la situation qui prévaut au plan scolaire.
Au plan physique, la daïra de Charouine constitue géographiquement un ensemble d’oasis dont une grande partie se trouve en plein dans l’Erg occidental, « formation dunaire » limitant le Gourara[1].
Figure 04 : Formation dunaire dominant l’espace Charouine
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Cet espace est formé de chaînes de dunes de sable avec des altitudes variant de 40 à 300 m. Dans sa partie sud, les dunes sont plus massives et plus hautes. Il repose sur une surface tabulaire, constituant une masse compacte de sables où l’action éolienne facilite sa mobilisation et son transport, et, par là même, la formation de vastes ensembles dunaires. A l’intérieur, l’homme tente de conquérir et de transformer des terres afin d’y pratiquer, tant bien que mal, une agriculture de subsistance pour l’essentiel.
Cependant, malgré l’hostilité naturelle qui s’impose aux populations locales, ces dernières disposent de potentialités hydriques non négligeables et facilement mobilisables. En effet, la nappe d’eau est peu profonde et affleure parfois. Il s’agit des eaux de ruissellement des versants sud de l’Atlas saharien, dont une grande partie est mobilisée par les foggaras[2] situées en aval de l’erg.
Au plan climatique, la région est caractérisée par une alternance de deux saisons relativement bien marquées. Un hiver saharien court de novembre à mars, avec des nuits fraîches voire froides. L’été, qui dépasse six mois, est la réelle saison de ralentissement de la végétation. Aux températures très élevées peut venir s’ajouter le sirocco, vent sec et chaud ; dès lors, il n’est pas rare que les températures dépassent largement les 40°C. Cette « aridité tyrannique » (J.-F. Troin, 1985) se traduit notamment dans la constitution d’un paysage typique qui conditionne la vie humaine et économique et « malgré tous les efforts humains et économiques, le climat domine et la nature crée l’espace ».
Les précipitations ne dépassent pas les 50 mm et elles interviennent généralement entre les mois de mai et septembre et pas tous les ans. Un autre élément climatique qu’il faut souligner c’est le vent qui pose un réel problème. Responsable des phénomènes d’ensablement dans la région, il peut souffler aussi bien en été qu’en hiver, selon des directions différentes. Le vent est perçu comme un agent érosif[3] de transport et de formation des dunes.
Les implantations humaines dans les trois communes sont réparties à travers plusieurs Ksours plus ou moins touchés par l’ensablement en fonction de leur position spécifique par rapport aux chaînes de dunes de sable que constitue l’erg occidental. Sur les trois communes, c’est Talmine qui est la plus touchée par l’ensablement, et ce, en dehors du chef-lieu de la commune qui semble épargné. Ce sont les sites situés en plein dans l’erg qui sont les plus touchés.
Parmi les actions menées pour lutter contre l’ensablement nous notons le déblaiement et les palissades[4] d’arrêt et de déviation. Cette maîtrise de l’ensablement soulève une question importante : comment peut-on bloquer le processus dans un espace essentiellement dunaire ? Beaucoup d’efforts sont déployés aussi bien par les autorités que par les populations pour résoudre le problème d’enclavement mais les résultats sont encore insuffisants.
L’aménagement de ces espaces constituant un chapelet d’ilots dans une mer de sable demeure problématique non seulement pour les pouvoirs publics mais surtout pour la société locale.
La question est de savoir en quoi les facteurs abiotiques[5] influent-ils sur les conditions de vie de la population globale en général et scolaire en particulier ?
Figure 05 : Une caractéristique de l’enclavement
Source : Etude Charouine UNICEF/Crasc 2010
2. La population globale
Les zénètes constituent le fond du peuplement de Charouine confiné dans de petits terroirs isolés les uns des autres en raison de la nature de l’environnement. L’enquête nous a permis de mettre en exergue le caractère singulier de cette population dont la répartition, à travers la daïra, se caractérise par une dispersion importante. C’est une population dispersée mais enracinée.
2.1. Répartition géographique de la population
La dispersion est un des traits majeurs de la population de la daïra Charouine qui ne se concentre pas, dans les chefs-lieux des trois communes. Cette caractéristique de peuplement de l’espace, selon Bendjelid, Brûlé et Fontaine (2004), concerne toutes les communes du grand erg occidental.
Tableau 01 : Répartition de la population globale de la daïra de Charouine
Communes |
Répartition de la population selon la commune et la dispersion |
|||
|
Agglomération chef-lieu (ACL) |
Agglomération secondaire (AS) |
Zone éparse (ZE) |
Total |
Charouine |
1536 |
6388 |
3423 |
11347 |
Talmine |
1067 |
7025 |
4677 |
12769 |
Ouled Aïssa |
1350 |
3206 |
2478 |
7034 |
Total |
3953 |
16619 |
10578 |
31150 |
Source : RGPH2008, ONS, données statistiques N°527/01
Le tableau 01 montre une grande tendance à la dispersion à travers les agglomérations secondaires et les zones éparses. La question est de savoir comment se répartit cette population selon les communes et le sexe? (graphe 1)
Graphe 01 : Répartition de la population de Charouine selon les communes
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
Selon l’ONS, le taux d’accroissement de la population se situe entre 2,5% pour la commune Ouled Aïssa et 3,1% pour celle de Talmine. Le taux pour Charouine qui est en même temps chef-lieu de Daïra, se situe entre les deux avec 2,8% par rapport au taux d’accroissement d’Adrar qui est de 2,6%, selon l’ONS et le taux national qui est de 1,6%
Graphe 02 : Répartition de la population de la commune Talmine par zones
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
Comme le montre ce graphe, seuls 8% de la population sont en agglomération chef-lieu. Les 37% de population en zone éparse peuvent s’expliquer par le fort enracinement de la population talminienne à ses terroirs. La quasi-totalité des chefs de ménage réside dans leur ksar de naissance Non seulement l’immobilisme de cette population est presque total, mais en plus, l’immigration de populations venant de l’extérieur et même d’autres ksour de la commune est pratiquement nulle. Cette caractéristique montre que nous sommes en présence d’un groupe social très attaché et fermé sur lui-même.
Graphe 03 : Répartition de la population de la commune de Ouled Aïssa par zones
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
La population en zone éparse représente 35% à Ouled Aïssa. Ce qui est encore considérable compte tenu de la moyenne de la wilaya qui est de 10% seulement. Cette caractéristique de peuplement de l’espace concerne en fait toutes les trois communes de la daïra.
Graphe 04 : Répartition de la population de Charouine par zones
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
Les trois communes se présentent avec une structure démographique relativement jeune avec 47,09% de moins de 20 ans dans la daïra ; soit 39,10% dans la commune de Charouine, 50,57 % à Talmine et 50,60 % à Ouled Aissa (graphe 5).
Graphe 05 : Répartition de la population de moins de 20 ans à travers la daïra
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
2.2. Les conditions d’habitat
L’état et les caractéristiques d’un logement ainsi que les commodités donnent une première idée des conditions de vie des ménages qui y résident : conditions de vie qui semblent à première vue constituer un obstacle à la décision de scolariser les enfants, en particulier après le primaire.
Les habitats isolés reflètent les conditions du passé et renvoient au vécu de ces populations qui au départ étaient nomades, éleveurs de chameaux. La maison dans cet espace n’a pas la même signification que dans les espaces urbanisés. Si elle est composée de nombreuses pièces, sa taille reste relativement petite. De plus certaines pièces sont utilisées comme aires de stockage.
Figure 06 : une pièce occupée dans une maison
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Tableau 02 : Répartition des logements selon le type de construction
Communes |
Type de construction |
||||||
Immeuble |
Maison individuelle |
Maison traditionnelle |
Autre ordinaire |
Construction précaire |
Non déterminé |
Total |
|
Charouine |
00 |
173 |
1741 |
01 |
00 |
09 |
1924 |
Talmine |
00 |
37 |
1495 |
08 |
572 |
12 |
2124 |
Ouled Aïssa |
00 |
86 |
902 |
00 |
27 |
33 |
1048 |
Total |
00 |
296 |
4138 |
09 |
599 |
54 |
5096 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
Le type d’habitat dans l’espace de la daïra, quand il ressemble au type « Ksar » constitue un regroupement et un enchevêtrement de maisons donnant un aspect compact à l’ensemble du bâti. On dénombre 4138 logements dans les Ksours soit plus de 80%. En revanche les habitations que l’on retrouve dans la commune de Talmine en particulier, constituent plutôt un ensemble de maisons éclatées, éloignées parfois les unes des autres. Certaines de ces maisons se trouvent à l’intérieur des jardins. Nous observons des cas extrêmes où les pièces d’une même maison sont séparées.
Près de 60% des constructions sont composées de briques en toub (brique de terre séchée) pour les murs et de tronc de palmiers pour les toitures. On observe cependant une utilisation progressive de matériaux modernes tels que les dalles en ciment et les murs en parpaing.
Tableau 03 : Répartition des logements habités selon le nombre de pièces
Communes |
Nombre de pièces |
||||||||
01 |
02 |
03 |
04 |
05 |
6 et + |
ND |
Total |
TOP |
|
Charouine |
144 |
849 |
699 |
183 |
41 |
8 |
0 |
1924 |
2,5 |
Talmine |
373 |
1116 |
483 |
125 |
16 |
9 |
3 |
2125 |
3,0 |
Ouled Aïssa |
83 |
397 |
416 |
110 |
28 |
13 |
0 |
1048 |
2,8 |
Total |
600 |
362 |
1598 |
418 |
85 |
30 |
3 |
5097 |
2,7 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
La présence de cuisine séparée des autres pièces de la maison n’est pas systématique, seule la moitié des maisons en est dotée. Ceci peut s’expliquer par des pratiques traditionnelles n’usant pas de la cuisine, les repas se préparent en général à l’extérieur (dans les cours des maisons)
La même observation est relevée pour la présence d’une salle d’eau au sein des habitations. Si la cuisine dépend d’initiatives individuelles et personnalisées des ménages, les salles de bain et les toilettes sont dépendantes de l’existence ou non de réseaux publics. Or, la dispersion de l’habitat ne facilite aucunement l’équipement des ksours par de telles infrastructures.
Figure 07 : une cuisine dans une habitation à Talmine
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Tableau 04 : Structure des logements disposant de commodités
Communes |
Cuisine |
Salle de bain[6] |
sanitaires |
Réseau électrique |
Gaz naturel |
Réseau d’égout |
Réseau AEP |
Charouine |
92,0 |
78,9 |
83,8 |
97,8 |
0,5 |
14 ,1 |
91,9 |
Talmine |
17,5 |
13,5 |
10,3 |
94,2 |
0,8 |
0,5 |
2,7 |
Ouled Aïssa |
91,4 |
80,6 |
95,5 |
99,0 |
1,3 |
1,1 |
30,9 |
Total |
66,96% |
57,66% |
63,2% |
97% |
0,86% |
5,23% |
41,8 |
Source : RGPH2008, ONS, données statistiques N°527/01
Malgré l’introduction progressive de l’électricité dans les ksours, rares sont les habitations qui ont recours à l’utilisation du climatiseur (4,3% des constructions enquêtées). Cette pratique de plus en plus généralisée dans les zones agglomérées ne semble pas faire l’unanimité auprès de ces populations paysannes qui ont toujours recours au haouch (cour intérieure), à la terrasse, à l’extérieur de la maison (sommet de dunes par exemple). L’absence de ce moyen de confort moderne est révélatrice du niveau de vie modeste de ces populations (coût de l’électricité).
Les habitations disposent toutes systématiquement d’une zriba (petite pièce pour l’élevage) et d’une aire de stockage pour entreposer des produits agricoles et en particulier les produits de la phoeniculture (les dattes dont la particularité de certaines variétés est celle d’être longtemps conservées). La prise en charge de programmes d’habitat dans les communes par l’Etat ne répond pas aux attentes des populations locales. La politique de l’Etat tend à regrouper les populations en agglomérations (chefs-lieux de communes), tandis que les intéressés préfèrent rester dans leur terroir. Dans l'analyse des conditions de vie des ménages, les équipements occupent une place dans l’appréciation du niveau de vie des familles. Lors de l'enquête, il a été demandé aux ménages de quels types de matériels ils disposent ? L'analyse des données indique un contraste en matière de possession de ces équipements
Tableau 05 : équipements ménagers des ménages selon la commune
Equipements |
Charouine % |
Talmine % |
Ouled Aissa % |
Véhicule Téléviseur Réfrigérateur Cuisinière Lave-linge Ventilateur/Climatiseur Résidence secondaire Ligne téléphonique Antenne parabolique Ordinateur Accès à internet |
5.6 63.5 62.0 33.4 2.3 13.3 6.2 10.5 41.2 3.3 1.4 |
1.3 37 31.7 3 0.2 1.7 1.2 7.1 18.4 0.6 0.2 |
4.6 82.4 65.3 34 1.2 6.6 8.6 5.3 38 1.0 0.4 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
A la lecture du tableau, nous constatons que la rubrique climatiseur (1,7 % pour la commune de Talmine) ne couvre pas la grande majorité des habitations alors que la chaleur d’été traduit une fournaise dans cette zone.
Le taux des habitants de Talmine qui possèdent un véhicule s’élève à 1,3%. Par ailleurs les moyens de transport public reliant les communes au chef-lieu de la daïra sont rares. Les réfrigérateurs n’existent pas dans toutes les habitations. Apparemment Talmine est la commune qui renferme la population la plus démunie. Certaines familles des ksours vivent bien en deçà du strict minimum.
Figure 08 : porte d’entrée d’une habitation à Talmine
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
2.3. Niveau d’instruction
Le niveau d’instruction des habitants des trois communes reste relativement assez bas[7] en particulier chez les femmes, avec de légères différences d’une commune à l’autre.
En effet, c’est à Talmine[8] où il est particulièrement faible. Le niveau d’instruction dans la wilaya d’Adrar[9], tout en étant en dessous du niveau moyen d’instruction des wilayas du Nord (annexe n°5) reste cependant meilleur que celui de la daïra de Charouine.
Graphe 06 : Structure de la population selon le niveau d’instruction
Source : RGPH2008, ONS, données statistiques N°527/01
Dans les trois communes, le taux des femmes sans instruction est élevé : 48,9% à Charouine, 64,8% à Talmine et 43,7% à Ouled Aïssa.
Les activités des ménages
Le ménage est constitué en général du père, de la mère et des enfants, dont parfois un ou même deux des enfants sont mariés. Nous ne sommes en présence ni de familles simples ni de familles élargies, bien que la taille des ménages soit importante (plus de 7 personnes par ménage en moyenne). Le mode de faire-valoir fondé sur une conquête de surface agricole utile impose un type de famille hybride ou intermédiaire. L’acquisition de nouvelles parcelles contribue à l’éclatement. L’enquête directe sur le terrain souligne bien cette observation dans la mesure où de nombreux ménages nouvellement constitués sont des ménages relativement jeunes.
Tous les chefs de ménage actifs enquêtés se déclarent occupés et en particulier dans le secteur agricole (75%). ils exercent secondairement dans le secteur tertiaire indépendant, souvent lié à l’agriculture traditionnelles. Par ailleurs, certains chefs de ménage sont recrutés dans le secteur public, notamment dans l’enseignement primaire, l’administration ou le bâtiment.
Par ailleurs, la répartition des tâches agricoles effectuées dans les jardins montre que le chef de ménage n’en exécute qu’une partie ; les plus importantes sont réalisées par les femmes et les jeunes filles. Si le creusement des puits, leur entretien, la recherche de nouveaux espaces à exploiter relèvent exclusivement de la main d’œuvre masculine, les travaux dans les jardins sont du domaine de la main d’œuvre féminine et infantile.
Deux types d’agriculture coexistent, le petit maraîchage, à la limite du jardinage (orge, luzerne et légumes), et la phoeniculture. La moyenne des palmiers travaillés, essentiellement par les hommes, est d’environ 130 unités. La propriété du palmier relève de plusieurs ménages de parenté directe en général. Le travail du palmier consiste en sa mise en rapport (préparation à la production), et en la récolte. Les bénéficiaires sont les membres qui s’investissent dans le travail à la production.
Figure 09 : Petite surface agricole à Tighouzi[10].
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Le premier type d’agriculture se pratique dans des jardins sur plusieurs parcelles[11] d’une moyenne de 20m2 et c’est la partie du terroir que l’on irrigue deux fois par jour en général (le matin et le soir) à partir du puits à balancier (Kerkaz…) qui se trouve à l’intérieur des jardins. Ces derniers sont sur des terrains surélevés par rapport aux beurda. Ils constituent une extension volontaire de cette entité presque naturelle.
Le second type d’agriculture se pratique dans la beurda[12], c’est le domaine du palmier – dattier.
Figure 10 : Palmeraie à Ksar Charouine
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Nous avons constaté que les palmiers étaient productifs, que la production était précoce (juin) et que les variétés étaient de bonne qualité.
Le nombre de jardins dont disposent les ménages est en relation directe avec leur taille : plus les ménages sont grands et plus le nombre de parcelles travaillées est élevé. Certains disposent en moyenne de deux jardins dont ils sont propriétaires. Les travaux agricoles effectués se résument en un ensemble de tâches simples et répétitives mobilisant tous les membres du ménage sans exception : le puisage de l’eau, l’irrigation, le travail de la terre, le fauchage, le désherbage, la récolte et le désensablement.
En dépit des contraintes naturelles et matérielles, les efforts investis par les paysans pour travailler leur terre sont révélés par leur détermination à assurer un volume d’eau moyen à la production agricole. En dehors de la source classique d’alimentation en eau qu’est la foggara, les paysans qui ont les moyens ont financé le fonçage de puits équipés de motopompe.
En revanche les plus démunis ont trouvé la solution en alimentant leurs parcelles les plus proches du ksar par l’intermédiaire de tuyaux en caoutchouc synthétique apparents ou enterrés.
Figure 11 : Une parcelle irriguée à Talmine
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
La pratique de l’élevage n’est pas systématique. En effet, quelques ménages enquêtés disposent d’un petit élevage. Cette activité est liée au travail du jardin ; c’est un complément qui se pratique au sein même de l’habitation dans des ’’zribate’’ de manière extensive et en général par les femmes et les enfants. Si, originellement, le camelin était l’unique vocation de la région et faisait de ces populations des nomades, il n’en est plus de même aujourd’hui.
L’enquête fait ressortir que le système économique de la daïra est de type traditionnel basé sur une activité commerciale de subsistance appuyée sur le troc : le surplus en produits agricoles est troqué contre d’autres produits ou vendu à des petits commerçants pour les achats de denrées alimentaires ou vestimentaires nécessaires à la famille. Le chef de daïra et les trois présidents d’APC nous précisent que : « malgré le travail à main d’œuvre gratuite, la récolte ne permet souvent pas de couvrir les besoins élémentaires de tous les ménages ; aussi les chefs de famille vont-ils pour la plupart aller chercher du travail salarié ailleurs, en général comme manœuvres dans le bâtiment ou autres. »
3. La population scolaire
Le portrait de cette population a été réalisé sur la base des objectifs de la réforme et de quelques indicateurs. Son approche systémique prend en charge ses interactions avec les deux principaux acteurs que sont les enseignants et les parents. Nous rappelons que les données qui ont servi à dresser ce portrait proviennent de trois sources : l’ONS, la Direction de l’Education (DE), l’enquête « ménages» et l’enquête menée auprès des différents acteurs du système éducatif.
Les objectifs de la réforme :
Nous en avons retenu cinq extraits de la loi 08-04 du 15 Moharram 1429 correspondant au 23 janvier 2008 dans son chapitre 2, articles 4, 10, 11, 12 et 13:
01 : Garantir la scolarisation pour tous les enfants
Article10 : « L’Etat garantit le droit à l’enseignement à toute algérienne et tout algérien sans discrimination fondée sur le sexe, l’origine sociale ou l’origine géographique. »
02 : Généraliser l’enseignement fondamental et garantir l’égalité des chances
Article 11 : « Le droit de l’enseignement est concrétisé par la généralisation de l’enseignement fondamental et par la garantie de l’égalité des chances en matière de conditions de scolarisation et de poursuite des études après l’enseignement fondamental. »
03 : Obliger les parents à scolariser leurs enfants sans discrimination de sexes
Article 12 : « L’enseignement est obligatoire pour toutes les filles et tous les garçons âgés de 6 ans à 16 ans révolus. »
« Les manquements des parents ou des tuteurs légaux les exposent à une amende allant de cinq mille (5.000) à cinquante mille (50.000) dinars algériens. »
04 : garantir à tous les enfants un enseignement de qualité
Article 4 : « En matière d’instruction, l’école a pour mission de garantir à tous les élèves un enseignement de qualité favorisant l’épanouissement intégral, harmonieux et équilibré de leur personnalité et leur donnant la possibilité d’acquérir un bon niveau de culture générale et des connaissances théoriques et pratiques suffisantes en vue de s’insérer dans la société du savoir. »
…. « Offrir à tous les élèves la possibilité de pratiquer des activités sportives, culturelles, artistiques et de loisirs, et de participer à la vie scolaire et communautaire. »
05 : apporter un soutien à la scolarité des enfants démunis
Article 13 : "L’Etat apporte son soutien à la scolarisation des élèves démunis en leur permettant de bénéficier d’aides multiples, notamment en matière de bourses d’études, de manuels et de fournitures scolaires, d’alimentation, d’hébergement, de transport et de santé scolaire ».
Les indicateurs
ID1 : Le Taux d’inscription au préscolaire. Cet indicateur exprime le taux brut d’inscription en classe préparatoire. Certes le préscolaire n’est pas obligatoire et de plus si on se réfère à la loi d’orientation et en particulier à son article 40 seules les classes préparatoires situées dans les écoles primaires et les jardins d’enfants [13] sont considérés comme des structures de préscolarisation
ID2 : Le Taux brut d’admission (TBA) représente le nombre total des admis en 1ère AP sans considération d’âge, exprimé en pourcentage de la population ayant l’âge officiel d’entrer à l’école primaire. Cet indicateur traduit le niveau général d’accès à l’enseignement primaire. Il indique également la capacité du système éducatif à assurer l’accès en 1ère AP de la population ayant l’âge d’entrer à l’école. Ce taux brut à l’échelle nationale dépasse les 100%. Ceci indique que le système éducatif algérien possède les capacités nécessaires pour accueillir et scolariser l’ensemble des enfants âgés de 6 ans
ID3 : Le Taux net d’admission (TNA) représente le nombre des nouveaux élèves de 1ère AP (6 ans) exprimé en pourcentage de la population du même âge. Cet indicateur fournit une mesure plus précise du niveau d’accès à l’enseignement primaire de la population en âge d’y entrer que ne le fait le taux brut d’admission. Il est égal au pourcentage du rapport du nombre d’enfants, qui entrent effectivement en 1ère AP, sur l’effectif de la population du même âge. Les données relatives aussi bien aux nouveaux élèves, qu’à la population utilisée pour le calcul de l’indicateur se réfèrent strictement à l’âge officiel d’entrée à l’école. Un TNA élevé constitue une mesure des progrès accomplis en matière de scolarisation.
ID4 : Le Taux brut de scolarisation (TBS) qui correspond au total des inscriptions dans l’enseignement primaire par rapport à la population scolarisable. Nous l’utiliserons comme indice du niveau général de scolarisation au primaire. Un TBS élevé indique un degré élevé de scolarisation, que les élèves appartiennent au groupe d’âge ou non. Quand sa valeur approche ou dépasse 100% cela indique que la daïra est capable de scolariser la totalité de ses enfants en âge de fréquenter l’école primaire
ID5 : Le Taux net de scolarisation (TNS) correspondant au total des inscriptions du groupe d’âge ayant l’âge officiel de fréquenter l’école (6 ans) par rapport à la population ayant l’âge correspondant. Il fournit une mesure plus précise de l’étendue de la scolarisation primaire. Si l’on compare le TNS et le TBS la différence entre les deux mesures l’incidence de l’inscription des élèves n’ayant pas l’âge officiel et de ceux qui l’ont dépassé
ID6 : L’Indice de parité de scolarisation (IPS) mesure de disparité entre les sexes C’est le ratio entre les taux de scolarisation féminins et masculins (F/M). Un IPS compris entre 0 et 1 signifie que la disparité est favorable aux garçons[14] Un IPS strictement supérieur à 1 signifie que la disparité est favorable aux filles. Un IPS égal à l’unité signifie qu’il y a parité entre les sexes. Il nous semble que cette information liée aux caractéristiques de la population scolarisable est importante en ce sens qu’elle permet de disposer d’éléments d’appréciation en vue de proposer des plans d’action pour réduire les écarts.
ID7 : Le Taux de redoublements, par année d’études, permet d’apprécier le nombre d’élèves redoublants pour un niveau donné d’enseignement par rapport à la population scolarisée du niveau correspondant.
ID8 : Le Taux d’encadrement, en particulier au primaire, mesure le degré d’investissement, en considérant le nombre de maîtres par rapport à l’effectif des élèves.
ID9 : Le Taux d’alphabétisation des sujets âgés de 15 à 20 ans. Ce taux revêt une signification particulière dans la mesure où il traduit les résultats du processus de généralisation de l’école de base. Ce taux est estimé en pourcentage de personnes âgées de 15 à 20 ans sachant lire et écrire par la population du même groupe d’âge.
3.1. Les structures d’accueil de la population scolaire
L’Ecole, cellule de base du système éducatif est d’abord un établissement mis à la disposition de la communauté éducative[15] par l’Etat. Selon l’article 9 de la loi d’orientation, « les collectivités locales participent, dans le cadre des compétences qui leur sont dévolues par la loi, à la prise en charge de la demande sociale d’éducation nationale, notamment par la réalisation et la maintenance des infrastructures scolaires » L’établissement scolaire abrite des divisions pédagogiques (DP) constituant des entités ou structures d’organisation constituées de groupes d’élèves ayant la particularité de poursuivre un enseignement donné avec un enseignant donné, pendant une même période, au sein d’un même espace : « la salle de classe » qui représente une infrastructure physique.
Au niveau de l’enseignement primaire, d’une manière générale, il est prévu une organisation pédagogique qui établit une bijection entre la division pédagogique et la salle de classe ; autrement dit, chaque division pédagogique possède sa propre salle de classe. Ce qui conduit à dire que dans un système organisé, le nombre de divisions pédagogiques recensées doit être égal au nombre de salles de classes utilisées. Le ratio relatif au nombre d’élèves par salle de classe est égal au nombre d’élèves sur le nombre de salles de classes. Ce ratio est estimé, à l’échelon national, à 40 élèves par classe. La taille de la DP (TDP), égale au nombre d’élèves sur le nombre de DP, est estimée à l’échelon national à 32.
Selon les données recueillies auprès de la DE et confirmées par l’enquête sur le terrain, le réseau d’établissements comprend 40 écoles primaires, 4 CEM et un lycée.
Tableau 06 : Les écoles primaires des trois communes
Commune de Charouine |
|||||||||
N° |
Ecoles primaires |
Date de création |
Salles de classes |
Classes utilisées |
Nombre de DP |
Effectif global |
Nombre de filles |
% |
|
01 |
Charouine centre |
1964 |
11 |
08 |
07 |
227 |
113 |
49.78 |
|
02 |
Taourirt |
1977 |
04 |
04 |
06 |
107 |
62 |
57.94 |
|
03 |
Tinkram |
1979 |
05 |
03 |
03 |
46 |
22 |
47.83 |
|
04 |
Tebbou |
1977 |
07 |
06 |
06 |
154 |
83 |
53.90 |
|
05 |
Bekkou |
2000 |
02 |
02 |
02 |
33 |
18 |
54.55 |
|
06 |
Takelzi |
1979 |
04 |
03 |
03 |
44 |
27 |
61.36 |
|
07 |
Ouled Ouaalan |
1990 |
07 |
06 |
06 |
192 |
91 |
47.40 |
|
08 |
Jdir El Charkia |
1966 |
14 |
14 |
19 |
502 |
205 |
40.84 |
|
09 |
Jdir Gharbi markazia |
1965 |
10 |
10 |
11 |
349 |
172 |
49.28 |
|
10 |
Jdir El Gharbi Taghamrine |
2008 |
01 |
01 |
02 |
56 |
24 |
42.86 |
|
11 |
Jdir El Gharbi Tadmayet |
2008 |
05 |
03 |
03 |
86 |
37 |
43.02 |
|
12 |
Jdir El Gharbi El Madrassa |
05 |
05 |
05 |
05 |
213 |
113 |
53.05 |
|
Totaux |
75 |
65 |
73 |
2009 |
967 |
48.13 |
|||
Commune de Talmine |
|||||||||
N° |
Ecoles primaires |
Date de création |
Salles de classes |
utilisées |
Nombre de DP |
Effectif global |
Nombre de filles |
% |
|
01 |
Dakhiliat Talmine |
1979 |
11 |
09 |
09 |
300 |
140 |
46.67 |
|
02 |
Talmine Laksar |
1979 |
11 |
09 |
09 |
300 |
140 |
46.67 |
|
03 |
Guellou |
1990 |
05 |
05 |
06 |
175 |
90 |
51.43 |
|
04 |
Yahia wedrisse |
1990 |
03 |
03 |
06 |
114 |
50 |
43.86 |
|
05 |
Timaren |
1990 |
03 |
03 |
05 |
77 |
37 |
48.05 |
|
06 |
El Saguia |
1985 |
08 |
08 |
11 |
331 |
120 |
36.25 |
|
07 |
Neama |
1993 |
03 |
03 |
04 |
90 |
30 |
33.33 |
|
08 |
Guttouf |
1993 |
03 |
03 |
04 |
72 |
29 |
40.28 |
|
09 |
Tikialet |
1995 |
03 |
03 |
05 |
80 |
41 |
51.25 |
|
10 |
Bahamou |
1980 |
06 |
06 |
09 |
60 |
140 |
53.85 |
|
11 |
Sidi Mokhtar |
1991 |
02 |
02 |
01 |
13 |
06 |
46.15 |
|
12 |
El ldjem |
1992 |
02 |
01 |
01 |
08 |
03 |
37.50 |
|
13 |
Tamenfoust |
1989 |
02 |
02 |
02 |
41 |
25 |
60.98 |
|
14 |
Taghouzi el charkia |
1980 |
06 |
06 |
10 |
338 |
161 |
47.63 |
|
15 |
Taghhouzi gharbia |
1980 |
05 |
05 |
06 |
205 |
100 |
48.78 |
|
16 |
Gnaouen |
2002 |
03 |
02 |
02 |
49 |
26 |
53.06 |
|
17 |
Taarabine |
1995 |
06 |
03 |
03 |
72 |
39 |
54.17 |
|
18 |
Zaitar |
1995 |
01 |
01 |
01 |
10 |
06 |
60.00 |
|
Totaux |
83 |
74 |
94 |
2535 |
1183 |
46.67 |
|||
Commune de Ouled Aïssa |
|||||||||
N° |
Ecoles primaires |
Date de création |
Salles de classes |
utilisées |
Nombre de DP |
Effectif global |
Nombre de filles |
% |
|
01 |
Ahmed Lakhdar |
1965 |
11 |
10 |
10 |
257 |
127 |
49.42 |
|
02 |
Hiha |
1966 |
05 |
05 |
06 |
20 |
95 |
43.18 |
|
03 |
Bakou |
1966 |
05 |
05 |
05 |
80 |
39 |
48.75 |
|
04 |
El Kort |
1966 |
03 |
03 |
03 |
50 |
24 |
48.00 |
|
05 |
Semdjan |
1978 |
03 |
03 |
04 |
61 |
28 |
45.90 |
|
06 |
Taounza |
1966 |
03 |
02 |
02 |
18 |
09 |
50.00 |
|
07 |
Lahmar |
1976 |
06 |
03 |
03 |
50 |
21 |
42.00 |
|
08 |
Guentour |
1968 |
06 |
06 |
06 |
189 |
91 |
48.15 |
|
09 |
Tasfaout |
1981 |
03 |
03 |
03 |
41 |
17 |
41.46 |
|
10 |
Wanoudi |
2005 |
03 |
03 |
05 |
119 |
56 |
47.06 |
|
Totaux |
37 |
33 |
37 |
828 |
380 |
45.89 |
Source : DE d’Adrar, enquête statistique 2009-2010
Figure 12 : Ecole Ahmed Lakhdar - Ouled Aïssa
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc 2010
La daïra de Charouine compte 40 écoles primaires totalisant à la rentrée 2009-2010 :
- 195 salles de classes (dont 172 utilisées) avec une capacité moyenne de 30,63%
- 204 divisions pédagogiques accueillant 5372 élèves dont 2530 filles Les tailles moyennes des divisions pédagogiques sont de 28 pour Charouine, 26 pour Talmine et 23 pour Ouled Aïssa et la capacité moyenne par salle de classe est de 31,65 à Charouine, 34,94 à Talmine et 25,32 à Ouled Aïssa
Tous les établissements scolaires visités présentent certaines caractéristiques communes sur le plan architectural et des équipements à savoir :
-des constructions en dur contrairement à la grande majorité des habitations des ksours dont les matériaux de réalisation restent encore en « Toub » réfractaire à la force des manifestations atmosphériques rares mais dangereuses dans la région ;
-des équipements scolaires matériels et pédagogiques suffisants (tables, chaises, tableaux, outils didactiques du maître etc.).
Il est à noter que l’opération des tableaux blancs entreprise à travers les établissements scolaires du pays, n’a pas encore été généralisée dans le primaire dans cette région ; seuls quelques établissements des chefs-lieux des communes en sont pourvus à l’heure actuelle
3.2. Les effectifs élèves
Les statistiques recueillies au niveau de la Direction de l’Education nous ont permis d’avoir les repères de début d’année scolaire en cours, que nous avons comparés avec les résultats de l’enquête sur le terrain effectuée en fin d’année scolaire
3.2.1. Les effectifs au préscolaire
A la rentrée 2009/2010, cinq cent neuf (509) enfants étaient inscrits dans des classes préparatoires de 21 écoles primaires (sur les 40 existants).
Tableau 07 : enfants préscolarisés dans les trois communes
Commune de Charouine |
|||||
Etablissement |
Garçons |
% |
Filles |
% |
Total |
Charouine el markazia |
19 |
52.78 |
17 |
47.22 |
36 |
Taourirt |
08 |
50.00 |
08 |
50.00 |
16 |
Tinkram |
09 |
56.25 |
07 |
43.75 |
16 |
Tebbou |
11 |
44.00 |
14 |
56.00 |
25 |
Charouine el markazia |
19 |
52.78 |
17 |
47.22 |
36 |
Ouled Ouaalan |
13 |
44.83 |
16 |
55.17 |
29 |
Jdir El Gharbi markazia |
10 |
40.00 |
15 |
60.00 |
25 |
Jdir El Gharbi Taghamrine |
14 |
43.75 |
18 |
56.25 |
32 |
Jdir El Gharbi El Madrassa El gharbia |
13 |
52.00 |
12 |
48.00 |
25 |
Total Charouine |
116 |
48.33 |
124 |
51.67 |
240 |
Commune de Talmine
Etablissement |
Garçons |
% |
Filles |
% |
Total |
Dakhiliat Talmine |
13 |
52.00 |
12 |
48.00 |
25 |
Talmine Laksar |
06 |
42.86 |
08 |
57.14 |
14 |
Yahia wedrisse |
11 |
64.71 |
06 |
35.29 |
17 |
El Saguia |
16 |
64.00 |
09 |
36.00 |
25 |
Taghouzi el charkia |
18 |
72.00 |
07 |
28.00 |
25 |
Taghouzi el gharbia |
11 |
44.00 |
14 |
56.00 |
25 |
Taarabine |
11 |
64.71 |
06 |
35.29 |
17 |
Total Talmine |
86 |
58.11 |
62 |
41.89 |
148 |
Commune de Ouled Aïssa |
|||||
Etablissements |
Garçons |
% |
Filles |
% |
25 |
Ahmed Lakhdar |
14 |
56.00 |
11 |
44.00 |
25 |
Hiha |
16 |
76.19 |
09 |
42.86 |
21 |
Semdjan |
14 |
56.00 |
07 |
28.00 |
25 |
Guentour |
10 |
40.00 |
15 |
60.00 |
25 |
Wanoudi |
14 |
56.00 |
11 |
44.00 |
25 |
Total Ouled Aissa |
68 |
56.20 |
53 |
43.80 |
121 |
Total daïra |
270 |
53.47 |
239 |
47.33 |
505 |
Source : DE, enquête statistique 2009/2010
Figure 13 : Classe enfantine à l’école primaire de Guentour, Commune de Ouled Aïssa
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Sachant que l’éducation préscolaire n’est pas encore obligatoire, les établissements scolaires ont fourni l’effort de préscolariser des enfants de 5 ans dont les filles font partie; certes en nombre plus réduit par rapport aux garçons notamment dans les zones éparses. Elles sont 62 sur 148 (41,89%) à Talmine et 53 sur 121 (43%) à Ouled Aïssa. Plus nombreuses à Charouine, elles représentent 52,45%. Ce taux s’explique par l’existence d’une zone relativement plus urbanisée disposant de plus de moyens matériels et pédagogiques et d’une population plus ouverte à la préscolarisation des filles.
N’ayant pas pu avoir accès aux données concernant la préscolarisation dans les kuttabs des mosquées des Ksours, ce portrait du préscolaire dans la daïra peut probablement paraître amputé d’une dimension non négligeable dans le sens où le Kuttab peut constituer un espace d’éducation préscolaire au niveau du Ksar. Cependant, en référence à la loi d’orientation sur l’éducation dans son article 40, l’éducation préparatoire ne peut être dispensée que dans des écoles préparatoires, des jardins d’enfants et des classes enfantines ouvertes au sein d’écoles primaires aussi n’avons-nous pas jugé nécessaire de recenser les kuttabs existants et d'identifier les enfants qui les fréquentent.
3.2.2. Effectifs au primaire
L’enseignement fondamental est obligatoire contrairement à l’éducation préscolaire. Cela signifie que tous les enfants de 6 à 16 ans doivent être scolarisés :
- Les enfants 6-12 ans au primaire
- Les enfants de 13-16 ans au moyen.
Les questions sont de savoir ce que révèle la situation au primaire dans la daïra et s’il y existe une insuffisance infrastructurelle dans l’enseignement obligatoire en particulier, selon les données de la DE et l’enquête Charouine.
Tableau 08 : Effectifs au primaire à Charouine
Ecole |
Genre |
1ère année |
2ème année |
3ème année |
4ème année |
5ème année |
Totaux M/ F |
Total général |
Charouine |
M |
19 |
18 |
19 |
17 |
24 |
97 |
189 |
F |
15 |
20 |
14 |
19 |
24 |
92 |
||
Taourirt |
M |
05 |
05 |
08 |
09 |
10 |
37 |
91 |
F |
15 |
11 |
13 |
09 |
06 |
54 |
||
Tinkram |
M |
00 |
08 |
00 |
06 |
00 |
14 |
29 |
F |
00 |
07 |
00 |
08 |
00 |
15 |
||
Tebbou |
M |
15 |
14 |
12 |
07 |
14 |
62 |
128 |
F |
12 |
19 |
13 |
14 |
08 |
66 |
||
Bekkou |
M |
00 |
09 |
00 |
00 |
06 |
15 |
33 |
F |
00 |
06 |
00 |
00 |
12 |
18 |
||
Takelzi |
M |
00 |
08 |
00 |
03 |
06 |
17 |
44 |
F |
00 |
08 |
00 |
11 |
08 |
27 |
||
Ouled Ouaalan |
M |
16 |
17 |
16 |
18 |
21 |
88 |
163 |
F |
16 |
14 |
15 |
16 |
14 |
75 |
||
Jdir El Charkia |
M |
63 |
49 |
46 |
64 |
49 |
271 |
473 |
F |
44 |
32 |
46 |
39 |
41 |
202 |
||
Jdir El Gharbi markazia |
M |
29 |
33 |
35 |
39 |
32 |
168 |
324 |
F |
21 |
32 |
37 |
33 |
33 |
156 |
||
Jdir El Gharbi Taghamrine |
M |
15 |
17 |
00 |
00 |
00 |
32 |
56 |
F |
10 |
14 |
00 |
00 |
00 |
24 |
||
Jdir El Gharbi Tadmayet |
M |
08 |
17 |
00 |
00 |
24 |
49 |
96 |
F |
12 |
11 |
00 |
00 |
24 |
47 |
||
Jdir El Gharbi El Madrassa |
M |
15 |
23 |
23 |
18 |
09 |
97 |
197 |
F |
19 |
22 |
21 |
17 |
21 |
100 |
||
Totaux |
349 |
414 |
318 |
347 |
376 |
1804 |
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Les douze (12) établissements d’enseignement primaire, dans la commune de Charouine accueillent 1804 élèves dont 876 filles (48,55%)
Six établissements sur douze accueillent moins de 100 élèves. Si chacun abritait cinq divisions (de la 1ère à la 5ème AP) la moyenne des élèves par classe faciliterait grandement l’enseignement et l’apprentissage. Pourtant, certains établissements comptent très peu d’effectifs :
- Tinkam avec 29 élèves au total pour deux divisions; une 2ème AP avec 15 élèves et une 4ème AP avec 14 élèves
- Bekkou avec 33 élèves pour deux divisions : une 2ème AP avec 15 élèves et une 5èmeAP avec 18 élèves
- Tekelzi avec 44 élèves pour trois divisions: une 2ème AP avec 16 élèves, une 4ème AP avec 14 élèves et une 5ème AP avec 14 également.
Il faut également noter que trois établissements n’ont pas de 1èreAP
Tableau 09 : Effectifs au primaire à Talmine
Ecole |
Genre |
1ère année |
2ème année |
3ème année |
4ème année |
5ème année |
Totaux |
Total général |
Dakhiliat Talmine |
M |
25 |
40 |
29 |
19 |
32 |
145 |
275 |
F |
31 |
30 |
34 |
20 |
15 |
130 |
||
Talmine Laksar |
M |
07 |
14 |
09 |
10 |
11 |
51 |
95 |
F |
09 |
17 |
07 |
08 |
03 |
44 |
||
Guellou |
M |
15 |
18 |
16 |
12 |
08 |
69 |
151 |
F |
17 |
21 |
16 |
16 |
12 |
82 |
||
Yahia wedrisse |
M |
18 |
13 |
13 |
10 |
06 |
60 |
104 |
F |
06 |
08 |
09 |
11 |
10 |
44 |
||
Timaren |
M |
10 |
06 |
12 |
05 |
07 |
40 |
77 |
F |
08 |
11 |
06 |
07 |
05 |
37 |
||
El Saguia |
M |
34 |
55 |
46 |
44 |
25 |
204 |
316 |
F |
30 |
29 |
14 |
19 |
20 |
112 |
Neama |
M |
22 |
13 |
24 |
00 |
21 |
80 |
110 |
F |
03 |
09 |
09 |
00 |
09 |
30 |
||
Guttouf |
M |
10 |
13 |
21 |
00 |
09 |
53 |
82 |
F |
07 |
08 |
08 |
00 |
06 |
29 |
||
Tikialet |
M |
11 |
10 |
06 |
06 |
06 |
39 |
80 |
F |
05 |
08 |
12 |
09 |
07 |
41 |
||
Bahamou |
M |
24 |
29 |
24 |
16 |
17 |
110 |
245 |
F |
26 |
23 |
36 |
16 |
24 |
135 |
||
Sidi Mokhtar |
M |
07 |
00 |
00 |
00 |
00 |
07 |
13 |
F |
06 |
00 |
00 |
00 |
00 |
06 |
||
El ldjem |
M |
00 |
00 |
00 |
00 |
05 |
05 |
08 |
F |
00 |
00 |
00 |
00 |
03 |
03 |
||
Tamenfoust |
M |
00 |
09 |
00 |
07 |
00 |
16 |
41 |
F |
00 |
13 |
00 |
12 |
00 |
25 |
||
Taghouzi el charkia |
M |
37 |
28 |
37 |
29 |
31 |
162 |
313 |
F |
37 |
40 |
35 |
23 |
16 |
151 |
||
Taghl gharbia |
M |
23 |
23 |
07 |
14 |
27 |
94 |
|
F |
28 |
18 |
09 |
20 |
11 |
76 |
170 |
|
Gnaouen |
M |
00 |
11 |
00 |
12 |
00 |
23 |
49 |
F |
00 |
09 |
00 |
17 |
00 |
26 |
||
Taarabine |
M |
11 |
12 |
00 |
10 |
00 |
33 |
72 |
F |
09 |
19 |
00 |
11 |
00 |
39 |
||
Zaïter |
M |
00 |
00 |
00 |
04 |
00 |
04 |
10 |
F |
00 |
00 |
00 |
06 |
00 |
06 |
||
Totaux |
461 |
547 |
419 |
393 |
346 |
2166 |
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Dans la commune de Talmine, l’effectif global est de 2166 dont 1016 filles (49,90%)
- l’école Eldjem fonctionne avec une division de 5ème année de 8 élèves
- l’école Zaïter fonctionne avec une division de 4ème année accueillant 10 élèves
- l’école Sidi El Mokhtar fonctionne avec une classe de 1ère AP de 13 élèves
Il faut également noter que sur les 18 établissements de Talmine :
- Quatre n’ont pas de 1ère AP : El Idjem, Tamenfoust, Gnaouen et Zaïter
- Trois n’ont pas de 2ème AP : Sidi Mokhtar, El Idjem et Zaïter
- Six établissements n’ont pas de 3ème AP : Sidi Mokhtar, El Idjem, Tamenfoust, Gnaouen, Taarabine et Zaïter
- Cinq établissements n’ont pas de 5ème AP : Sidi Mokhtar, Tamenfoust, Gnaouen, Taarabine et Zaïter.
Tableau 10 : Effectifs au primaire à Ouled Aïssa
Ecole |
Genre |
1ère année |
2ème année |
3ème année |
4ème année |
5ème année |
Totaux |
Total général |
Ah Lakhdar |
M |
17 |
30 |
26 |
15 |
27 |
115 |
222 |
F |
29 |
19 |
26 |
11 |
22 |
107 |
||
Hiha |
M |
27 |
18 |
19 |
20 |
20 |
104 |
188 |
F |
16 |
14 |
16 |
19 |
19 |
84 |
||
Bakou |
M |
10 |
06 |
09 |
09 |
27 |
61 |
111 |
F |
06 |
08 |
08 |
08 |
20 |
50 |
||
El Kort |
M |
00 |
09 |
00 |
12 |
07 |
28 |
49 |
F |
00 |
06 |
00 |
10 |
05 |
21 |
||
Semdjan |
M |
00 |
05 |
09 |
10 |
11 |
35 |
56 |
F |
00 |
11 |
05 |
05 |
00 |
21 |
||
Taounza |
M |
00 |
00 |
09 |
00 |
00 |
09 |
18 |
F |
00 |
00 |
09 |
00 |
00 |
09 |
||
Lahmar |
M |
12 |
00 |
08 |
09 |
00 |
29 |
50 |
F |
09 |
00 |
03 |
09 |
00 |
21 |
||
Guentour |
M |
10 |
27 |
17 |
14 |
00 |
68 |
150 |
F |
14 |
15 |
21 |
16 |
16 |
82 |
||
Tasfaout |
M |
00 |
07 |
07 |
00 |
14 |
28 |
57 |
F |
00 |
05 |
14 |
00 |
10 |
29 |
||
Wanoudi |
M |
11 |
11 |
08 |
13 |
05 |
48 |
107 |
F |
14 |
13 |
22 |
10 |
00 |
59 |
||
Totaux |
175 |
204 |
221 |
197 |
165 |
962 |
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
Dans la commune de Ouled Aïssa, nous comptons 962 élèves scolarisés dont 483 filles ; soit un taux de participation de 49,29.
La 1ère AP est inexistante dans quatre établissements : El Kort, Semjan, Taounza et Tasfaout.
Un établissement fonctionne avec une seule section : une 3ème AP de 18 élèves
Au regard des tableaux 9,10 et 11, on peut s’interroger sur le nombre de divisions pédagogiques par niveau
En résumé :
La daïra de Charouine compte globalement 4932 élèves dont 2375 filles soit un taux de 48.15%
- 1804 à dans la commune de Charouine, avec 876 filles (48,55%)
- 2166 à Talmine avec 1016 filles (49,90%)
- 962 à Ouled Aïssa avec 483 filles (49,29)
- Le taux de participation des filles au primaire est de 49,24%
Tableau 11 : divisions pédagogiques
Communes |
1ère AP |
2ème AP |
3ème AP |
4ème AP |
5ème AP |
Total |
Charouine |
18 |
15 |
11 |
13 |
14 |
65 |
Talmine |
18 |
19 |
16 |
16 |
14 |
83 |
Ouled Aïssa |
07 |
09 |
10 |
09 |
07 |
42 |
Totaux |
43 |
43 |
37 |
38 |
35 |
196 |
La taille moyenne des divisions est de 28 pour Charouine, 26 pour Talmine et 23 pour Ouled Aïssa. Les salles de classes utilisées pour le primaire dans chacune des communes sont respectivement de 57 pour Charouine, 62 pour Talmine et 38 pour Ouled Aïisa.
3.2.3. Effectifs au moyen
L’enquête systématique dans les 4 établissements de l’enseignement moyen a permis de déterminer le taux de participation global et celui de filles en particulier
Tableau 12 : population scolarisée au moyen
|
Garçons |
% |
Filles |
% |
Total |
Charouine 1 et 2 |
691 |
59.47 |
471 |
40.53 |
1162 |
Talmine |
729 |
69.17 |
325 |
30.83 |
1054 |
Ouled Aïssa |
454 |
60.13 |
301 |
39.87 |
755 |
Total Daïra |
1874 |
63.08 |
1097 |
36.92 |
2971 |
Source : Etude Charouine UNICEF/Crasc
Comme nous le remarquons dans le tableau 14, le taux de participation des filles au moyen est faible par rapport à celui des garçons. Sur 2971 élèves scolarisés dans les quatre CEM de la daïra, nous comptons seulement 1097 filles soit un taux de 36, 92 %.
3.2.4. Effectifs au secondaire
Un seul lycée existe dans la daïra de Charouine. Situé dans son chef-lieu, il accueille 628 élèves dont 442 garçons.et 186 filles avec un taux de 29,61%.
3.3. Admission en 1ère année primaire
Les admissions en première année scolaire nous renseignent sur la non-scolarisation des enfants de 06 ans, laquelle est confirmée par la non-ouverture de classes pédagogiques dans certains établissements. Cette situation est justifiée par le problème des sous-effectifs ; aussi confirme-t-on l’existence d’insuffisance de l’admission des enfants de cette catégorie d’âge et non un supplément quant à leur scolarisation comme nous le relèverons plus loin à partir des statistiques officiellement délivrées ; des classes entières de 1ère année scolaire ne figurent pas dans les organisations pédagogiques de certaines écoles primaires (Cf. tableaux 9, 10 et 11).
Parallèlement aux données fournies par la DE[16], notre enquête nous a permis de déterminer les taux d’admission.
3.3.1 Taux brut d’admission (TBA)
L’analyse globale des données de l’ONS, concernant les nouveaux élèves en 1ère AP fait ressortir que le TBA à l’échelle de la daïra dépasse 123% (tableau 15). Ce premier résultat indique que les capacités d’accueil existent pour scolariser l’ensemble des enfants âgés de 6 ans.
L’analyse inter-commune fait ressortir globalement que le TBA se disperse entre 113,68 (Commune de Charouine) et 151,15 (Commune de Ouled Aïssa. L’écart le plus élevé atteint 37 points (151,15-113,68). Compte tenu de la taille de cet écart, nous pouvons dire qu’il existe un certain déséquilibre entre les communes.-
Chez les filles le TBA atteint plus de 173,9% alors que chez les garçons il dépasse 117%.On peut admettre qu’il n’existe pas de différence significative entre filles et garçons en ce qui concerne leur accueil pour la première fois. Il reste cependant à déterminer la proportion des enfants plus jeunes et/ou plus âgés que l’âge officiel.
Tableau 13 : TBA à Charouine
|
Population scolarisable |
Population scolarisée |
Taux brut d’admission % |
|||||||||||||
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
||||||||
Charouine |
149 |
158 |
307 |
Données non –disponibles pour les scolarisés en 1 ère année primaire |
Impossible à calculer sans la population scolarisée |
|||||||||||
Talmine |
192 |
187 |
379 |
|||||||||||||
O.Aissa |
86 |
88 |
174 |
|||||||||||||
T. Daïra |
427 |
433 |
860 |
|||||||||||||
Source |
Office national des statistiques |
|||||||||||||||
Charouine |
151 |
125 |
276 |
185 |
164 |
349 |
122.5 |
131.2 |
126.4 |
|||||||
Talmine |
259 |
217 |
476 |
244 |
217 |
461 |
94.2 |
10 |
96.8 |
|||||||
O.Aissa |
82 |
80 |
162 |
87 |
88 |
175 |
106.1 |
110 |
108 |
|||||||
T. Daïra |
492 |
422 |
914 |
516 |
469 |
985 |
104.9 |
111.0 |
107.8 |
|||||||
Source |
Direction de l’Education d’Adrar |
|||||||||||||||
Charouine |
149 |
158 |
307 |
185 |
164 |
349 |
12.4 |
103.8 |
89.9 |
|||||||
Talmine |
192 |
187 |
379 |
244 |
217 |
461 |
12.7 |
116 |
125.6 |
|||||||
O.Aissa |
86 |
88 |
174 |
87 |
88 |
175 |
10.1 |
100 |
93.1 |
|||||||
T. Daïra |
427 |
433 |
860 |
516 |
469 |
985 |
12.1 |
108.3 |
106.3 |
|||||||
Source |
Office national des statistiques |
Direction de l’Education d’Adrar |
|
|
|
|||||||||||
Sources : RGPH, 2008, Données statistiques 527/018
Enquête Charouine UNICEF/Crasc
Pourquoi avons-nous pris en considération les scolarisables selon les données de l’ONS et les scolarisés selon les données de notre enquête, tout simplement parce que l’ONS ne dispose pas de données concernant les scolarisés en 1ère année mais les scolarisés de 6 à 15 ans.
Il faut certainement préciser que ce TBA (tableau 13) révèle l’existence d’une situation particulière dans la mesure où parmi la population scolarisée en première année nous trouvons tous les âges de 5 à 11 ans. Parmi les facteurs qui justifient cette situation, nous expliquent les responsables de l’inspection primaire de la circonscription 13, « nous avons les entrées tardives de certains enfants et surtout la composition des classes de première année qui regroupent parfois même les enfants de 05 ans.» Le graphe suivant confirme l’existence de différentes catégories d’âges en première année primaire (1ère AP)
Graphe 07 : Effectifs de 1 ère année primaire selon l’âge
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Une analyse détaillée des effectifs de 1ère AP montre que 19 élèves à Charouine, dépassant l’âge officiel d’entrée sont admis en 1ère année primaire. Si nous évacuons le principe du non redoublement des élèves en première année[17], les 19 élèves âgés de 07 à 09 ans n’ont pas été admis les années précédentes pour raison de sous effectifs et/ou parce que les parents ne se sont pas présentés en temps normal, Les mêmes raisons peuvent expliquer la situation des 10 élèves admis en première année à Talmine et dont l’âge va jusqu’à 11 ans.
C’est la commune de Ouled Aïssa qui semble le plus se conformer à la règlementation en matière d’admission scolaire obligatoire d’après le tableau précédent.
3.3.2. Taux Net d’admission (TNA)
Nous rappelons que le TNA est égal au pourcentage du rapport du nombre d’enfants scolarisés à 6 ans sur la population scolarisables du même âge. A l’observation, les données que nous avons recueillies auprès de l’ONS et de la DE divergent, selon leur source. Des incohérences sont relevée ici et là.
Tableau 14 : TNA à Charouine
|
Population scolarisable |
Population scolarisée |
Taux net d’admissionn % |
|||||||||||
Mas |
Fém |
Total |
Mas |
Fém |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
||||||
Charouine |
149 |
158 |
307 |
Données non –disponibles pour les 06 ans |
Impossible à calculer sans la population scolarisée |
|||||||||
Talmine |
192 |
187 |
379 |
|||||||||||
O.Aissa |
86 |
88 |
174 |
|||||||||||
T. Daïra |
427 |
433 |
860 |
|||||||||||
Source |
Office national des statistiques |
|||||||||||||
Charouine |
151 |
125 |
276 |
177 |
160 |
337 |
117.2 |
128 |
122.1 |
|||||
Talmine |
259 |
217 |
476 |
84 |
213 |
461 |
95.8 |
98.2 |
96.8 |
|||||
O.Aissa |
82 |
80 |
162 |
87 |
88 |
175 |
106.1 |
110 |
108 |
|||||
T. Daïra |
492 |
422 |
914 |
512 |
461 |
973 |
104.1 |
109.2 |
106.5 |
|||||
Source |
Direction de l’Education d’Adrar |
|||||||||||||
Charouine |
149 |
158 |
307 |
177 |
160 |
337 |
118.8 |
101.3 |
109.8 |
|||||
Talmine |
192 |
187 |
379 |
84 |
213 |
461 |
129.2 |
113.9 |
121.6 |
|||||
O.Aissa |
86 |
88 |
174 |
87 |
88 |
175 |
101.2 |
100.0 |
100.6 |
|||||
T. Daïra |
427 |
433 |
860 |
512 |
461 |
973 |
119.9 |
106.5 |
113.1 |
|||||
Source |
Office national des statistiques |
Direction de l’Education d’Adrar |
|
|
|
Sources : RGPH, 2008, Données statistiques 527/018
Enquête statistique DE, 2009-2010
Peut-on trouver 939 enfants de 6 ans scolarisés alors qu’il n’en existe que 860 pour les responsables du recensement national surtout lorsque l’on sait qu’un certain nombre d’enfants âgés de 6 ans ne sont pas scolarisés pour raison de sous-effectifs ou de sous enregistrement pour ne citer que ces deux cas.
Selon les déclarations des enquêtés au sein des ménages constituant notre échantillon, il existe des enfants de 6 ans non enregistrés à l’état civil. Ces déclarations sont confirmées par les trois présidents d’APC. Cet aspect du phénomène entraîne inévitablement une sous-estimation de la population scolarisable.
Les moyens suffisants offerts à l’Education au niveau de la Daïra permettent de couvrir toutes les demandes de scolarisation. Le taux brut de scolarisation excédentaire : 101,13% met en évidence l’incidence de la scolarisation d’enfants plus âgés que la normale ; Ils sont 143 enfants (74 garçons et 69 filles) âgés de 12 à 15 ans encore au primaire. Dans cette situation, l’objectif serait de ramener ce taux à 100% en réduisant les entrées tardives par la mise en place d’un système de suivi de la scolarisation et surtout de respect du principe de l’obligation scolaire à 06ans
Ce taux est inférieur à 100% pour les filles, ce qui signifie que l’encouragement de la scolarisation des filles doit être entrepris sérieusement par les autorités responsables.
Nous remarquons que le taux net d’admission (TNA) tout autant que le (TBA) est nettement faible et non concordant avec celui calculé sur les bases officielles qui donnent également un TNA supérieur à 100% (voir tableau 14).
Tableau 15 : Enfants inscrits en première année à Charouine
N° |
Etablissement |
Inscrits en 1ère AP |
|
Garçons |
Filles |
||
01 |
Charouine el markazia |
18 |
18 |
02 |
Taourirt |
06 |
15 |
03 |
Tinkram |
00 |
00 |
04 |
Tebbou |
15 |
12 |
05 |
Bekkou |
00 |
00 |
06 |
Takelzi |
00 |
00 |
07 |
Ouled Ouaalan |
16 |
16 |
08 |
Jdir El Charkia |
64 |
51 |
09 |
Jdir El Gharbi markazia |
23 |
16 |
10 |
Jdir El Gharbi Taghamrine |
15 |
13 |
11 |
Jdir El Gharbi Tadmayet |
09 |
11 |
12 |
Jdir El Gharbi El Madrassa El Gharbia |
12 |
17 |
Totaux |
178 |
169 |
|
Total commune de Charouine : 347 |
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Tableau 16 : Enfants inscrits en 1ère année à Talmine
N° |
Etablissement |
Inscrits en 1ère AP |
|
Garçons |
Filles |
||
01 |
Dakhiliat Talmine |
28 |
31 |
02 |
Talmine Laksar |
07 |
04 |
03 |
Guellou |
15 |
17 |
04 |
Yahia wedrisse |
10 |
09 |
05 |
Timaren |
10 |
08 |
06 |
El Saguia |
49 |
28 |
07 |
Neama |
09 |
06 |
08 |
Guttouf |
09 |
12 |
09 |
Tikialet |
15 |
06 |
10 |
Bahamou |
30 |
32 |
11 |
Sidi Mokhtar |
06 |
07 |
12 |
El ldjem |
00 |
00 |
13 |
Tamenfoust |
00 |
00 |
14 |
Taghouzi el charkia |
40 |
38 |
15 |
Taghouzi el gharbia |
23 |
27 |
16 |
Gnaouen |
00 |
00 |
17 |
Taarabine |
08 |
13 |
18 |
Zaitar |
00 |
00 |
Totaux |
259 |
238 |
|
Total commune de Talmine : 497 |
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Tableau 17 : Enfants inscrits en 1ère année à Ouled Aïssa
N° |
Etablissement |
Inscrits en 1ère année |
|
Garçons |
Filles |
||
01 |
Ahmed Lakhdar |
24 |
21 |
02 |
Hiha |
24 |
19 |
03 |
Bakou |
09 |
06 |
04 |
El Kort |
00 |
00 |
05 |
Semdjan |
00 |
00 |
06 |
Taounza |
00 |
00 |
07 |
Lahmar |
09 |
09 |
08 |
Guentour |
10 |
14 |
09 |
Tasfaout |
00 |
00 |
10 |
Wanoudi |
11 |
14 |
Totaux |
87 |
83 |
|
Total commune de Ouled Aïssa 172 |
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Ce qu’il faut remarquer c’est que dans onze (11) écoles sur quarante (40) aucun enfant n’a été inscrit en première année. Nous avons relevé des discours des autorités locales l’impossibilité d’ouvrir une classe pour 5 ou 6 élèves de 6 ans. Ils restent chez eux (ou à la mosquée du Ksar) attendre une année ou deux, que l’effectif de 15 soit atteint pour rejoindre l’école. Si dans l’environnement immédiat un groupe de 15 peut être constitué avec des cinq ans et des six ans une division pédagogique est créée. Si ce n’est pas le cas, les six ans (peu nombreux pour susciter l’ouverture d’une première année) entreront à 7 ans et même 8ans.
Figure 14 : 3ème AP, Ecole Talmine La ksar
Source : Etude Charouine UNICEF/Crasc 2010
Le taux net de scolarisation diffère du début à la fin de l’année selon les données comparées de la DE et de l’enquête Charouine Un bref aperçu sur les effectifs de début d’année scolaire, fournis par la D.E d’Adrar et ceux recueillis durant l’enquête de terrain en fin d’année scolaire, montrent des écarts relativement en baisse, en général, alors que le nombre des scolarisés masculins reste toujours supérieur à celui des filles.
Tableau 18 : Ecarts différentiels des effectifs du primaire : début et fin d’année 2009/2010
Communes |
Ecart différentiel : effectifs –début / fin d’année |
||
Global |
Mas |
fém |
|
Charouine |
-27 |
-09 |
-18 |
Talmine |
+02 |
00 |
+02 |
Ouled Aïssa |
-05 |
-10 |
+05 |
Totaux |
-30 |
-19 |
-11 |
Source : Etude Charouine UNICEF / Crasc 2010
La comparaison des données concernant le primaire, fournies par la DE et les IEEF montre une différence de 30 élèves ne figurant pas dans les données statistiques des inspections. Sur la trentaine d’élèves dont 11 filles.
Les écarts négatifs s’expliquent, selon les responsables locaux, par les abandons en cours d’année scolaire, en particulier dans la commune de Charouine, ce qu’ils expliquent en grande partie par les mouvements migratoires internes à la Daïra où la population de l’agglomération urbaine préfère le travail de la terre, activité permanente et sûre à l’activité ponctuelle de la ville.
Les écarts positifs s’expliquent par les transferts de résidence avec le fait que la population locale connaît une certaine stabilité au niveau des ksours.
Nous voyons, en définitive que les écarts signifiant la déscolarisation, ne sont pas très nombreux ce qui permet d’en déduire la relative stabilité de la fréquentation scolaire dans le primaire, de même que les redoublements sont presque insignifiants selon les responsables du premier et second cycles de l’enseignement obligatoire.
A ce niveau, les chiffres reflètent une réalité de terrain qui est plus acceptable compte tenu des problèmes sociaux et de scolarité déjà signalés.
3.4. Scolarisation
Si la période de scolarisation obligatoire s’étend de l’âge légal (6 ans) à 16 ans révolus, la tendance est au calcul des 6-15 ans représentant la durée des enseignements primaire et moyen ; autrement dit l’enseignement obligatoire.
Tableau 19 : Taux Brut (TBS) de scolarisation dans la Daïra de Charouine
|
Population scolarisable |
Population scolarisée |
Taux brut de scolarisation % |
||||||
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
|
Charouine |
845 |
903 |
1748 |
Données non –disponibles pour les effectifs du primaire |
Impossible à calculer sans la population scolarisée |
||||
Talmine |
161 |
1052 |
2113 |
||||||
O.Aissa |
507 |
509 |
1016 |
||||||
T. Daïra |
2413 |
2464 |
4877 |
||||||
Source |
Office national des statistiques |
||||||||
Charouine |
Données non –disponibles pour la tranche d’âge des 06-11 ans |
938 |
866 |
1804 |
Impossible à calculer sans la population scolarisable |
||||
Talmine |
1165 |
1001 |
2166 |
||||||
O.Aissa |
505 |
457 |
962 |
||||||
T. Daïra |
2608 |
2324 |
4932 |
||||||
Source |
Direction de l’Education d’Adrar |
||||||||
Charouine |
845 |
903 |
1748 |
938 |
866 |
1804 |
111.0 |
95.9 |
103.2 |
Talmine |
161 |
1052 |
2113 |
1165 |
1001 |
2166 |
109.8 |
95.2 |
102.5 |
O.Aissa |
507 |
509 |
1016 |
505 |
457 |
962 |
99.6 |
89.8 |
94.7 |
T. Daïra |
2413 |
2464 |
4877 |
2608 |
2324 |
4932 |
108.1 |
94.3 |
101.1 |
Source |
Office national des statistiques |
Direction de l’Education d’Adrar |
|
|
|
Sources : RGPH, 2008, Données statistiques 527/018
Enquête Charouine UNICEF/Crasc
En effet les résultats de l’enquête, dans les établissements scolaires, révèlent que certains enfants ne sont pas admis à 6 ans et même à 7 ans pour cause de sous effectifs et qu’ils doivent attendre l’ouverture officiellement admise d’une classe pédagogique.
Le taux élevé de scolarisation (TBS) reflète le rapport des scolarisés, tous âges confondus jusqu’à 15 ans au primaire, et les scolarisables règlementaires dans le cadre d’une scolarité normale de 05 années passées au primaire ; autrement dit les 6-11 ans. Pourquoi les 6-11 ans tout simplement parce que c’est la tranche d’âge qui doit être normalement au primaire. Or, dans la réalité nous retrouvons ceux qui ont de 6 à 15 ans.
Graphe 08 : Enfants scolarisés de 12 à 15 ans au primaire
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
Figure 15 : Ecole Noui Ahmed Talmine Ksar
Source : étude Charouine UNICEF/Crasc
3.4.1. Taux net de scolarisation
C’est le taux net de scolarisation qui permet de situer la réalité de la scolarisation pour la même tranche d’âge.
Tableau 20 : Taux Net de scolarisation dans la Daïra de Charouine
|
Population scolarisable |
Population scolarisée |
Taux netde scolarisation % |
||||||
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
Mas |
Fém. |
Total |
|
Charouine |
845 |
903 |
1748 |
Données non –disponibles pour la tranche d’âge des 06-11 ans |
Impossible à calculer sans la population scolarisée |
||||
Talmine |
161 |
1052 |
2113 |
||||||
O.Aissa |
507 |
509 |
1016 |
||||||
T. Daïra |
2413 |
2464 |
4877 |
||||||
Source |
Office national des statistiques |
||||||||
Charouine |
Données non –disponibles pour la tranche d’âge des 06-11 ans |
182 |
162 |
344 |
Impossible à calculer sans la population scolarisable |
||||
Talmine |
244 |
215 |
459 |
||||||
O.Aissa |
176 |
87 |
263 |
||||||
T. Daïra |
602 |
464 |
1066 |
||||||
Source |
Direction de l’Education d’Adrar |
||||||||
Charouine |
845 |
903 |
1748 |
182 |
162 |
344 |
21.5 |
17.9 |
19.7 |
Talmine |
161 |
1052 |
2113 |
244 |
215 |
459 |
23.0 |
20.4 |
21.7 |
O.Aissa |
507 |
509 |
1016 |
176 |
87 |
263 |
34.7 |
17.1 |
25.9 |
T. Daïra |
2413 |
2464 |
4877 |
602 |
464 |
1066 |
24.9 |
18.8 |
21.9 |
Source |
Office national des statistiques |
Direction de l’Education d’Adrar |
|
|
|
Sources : scolarisable ONS – scolarisée DE
Le taux net de scolarisation des enfants d’âge officiel d’entrée (6ans) par rapport à l’ensemble des enfants scolarisables du même âge s’annonce inférieur à 100%. En majorité, les enfants ayant l’âge officiel d’entrée ne sont pas scolarisés. Ce problème est dû en grande partie au sous-enregistrement des faits d’état civil et aux normes fixées par l’institution concernant l’ouverture d’une division pédagogique.
3.4.2. Taux de scolarisation selon l’enquête ménages
Nous considérons les résultats de notre enquête « ménages » notamment ceux qui prennent en compte les enfants de la tranche d’âge des 6 à 15 ans, population « témoin » correspondant à la scolarité obligatoire. Rappelons que cette population est estimée dans l’étude à 225, représentant 15.63% de la population totale d’enquête qui est de 1440.
a. Taux brut de scolarisation selon l’enquête « ménages »
Tableau 21: TBS selon l’enquête « ménages »
|
P. Scolarisable 6-11 ans |
P. Scolarisée au primaire |
TBS % |
||||||
M |
F |
T |
M |
F |
T |
M |
F |
T |
|
Daïra de Charouine |
98 |
125 |
223 |
97 |
128 |
225 |
98,98 |
102,40 |
100,90 |
L’enquête a mis en exergue l’âge tardif d’entrée des filles. Parfois, selon les enquêtés, ne rentrent qu’à 7-8 ans. On les retrouve (pour celles qui ne sont pas retirées avant) jusqu’à 15 ans en 5ème AP.
Ces faibles taux corroborent les résultats figurant précédemment. En effet, peu d’enfants de 6 ans sont scolarisés par rapport aux scolarisables.
Graphe 09 : Population scolarisée au primaire selon l’âge et le sexe
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
Nous trouvons, in situ, parmi les membres des familles enquêtées, une population scolarisée majoritairement féminine : 56,9% contre 43,1% de garçons. L’explication est à trouver dans la présence d’écoles à proximité de familles non dispersées à l’intérieur de certains ksours. En effet, les parents ne trouvent pas d’inconvénient majeur à la fréquentation scolaire de la fille, dès lors que l’établissement primaire est à proximité.
Les pourcentages ne sont plus les mêmes dès qu’il s’agit de la poursuite de la scolarisation avec le déplacement vers le chef-lieu de la commune.
Graphe 10 : Population scolarisée au moyen selon l’âge et le sexe
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
La population féminine diminue par rapport à celle des garçons : 48,9% contre 51,1% parmi les scolarisés au Moyen.
Graphe 11 : Population scolarisée au secondaire selon l’enquête « ménages »
Source : étude – Charouine- UNICEF/Crasc
Au secondaire, elle ne représente que 40% cependant augmente au – delà du secondaire pour regrouper les universitaires mais aussi celles qui suivent des cours d’alphabétisation ou une formation professionnelle dans la couture et le tapis notamment (les personnes interrogées font un amalgame pour tout ce qui touche à l’école : scolarisation, formation, alphabétisation..).
Graphe 12 : Population scolarisée au post-secondaire selon l’enquête « ménages »
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
3.5. Indice de parité scolaire
L’indice de parité reflète, à ce niveau des scolarisés du primaire, une composante « genre » qui donne le privilège aux garçons. Cela laisse supposer que l’équilibre a encore du mal à s’installer dans la mentalité de certains parents qui préfèrent garder la fille à la maison. Il faut tout de même signaler que le problème des distances à parcourir pour rejoindre l’école, est énorme, même à l’intérieur des ksours, ou pour rattraper la navette communale ce qui constitue un argument de taille pour les parents démotivés par rapport à la scolarisation de leur enfant.
Ils optent toutefois pour l’envoi du garçon à l’école selon la mentalité couramment admise, à savoir : « le garçon, contrairement à la fille, doit apprendre à se défendre, il en est capable». Il faut signaler, cependant, que le problème de la scolarisation de la fille au primaire est posé souvent avec moins d’ardeur lorsque l’école se trouve à proximité du domicile familial.
Tableau 22 : Indice de parité au primaire
Commune |
Filles (%) |
Garçons (%) |
Charouine |
1,8 |
3,8 |
Talmine |
0,1 |
1,9 |
Ouled Aïssa |
0,8 |
5,5 |
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc -2010
Concernant l’enseignement moyen, l’indice de parité, pour les filles, est prononcé à la baisse par rapport aux garçons. En effet, si l’indice de parité au primaire est de 0,89, il s’enfonce dans le moyen pour se limiter à 0,59 ; c’est dire combien est importante la discrimination vécue par les filles de manière générale et dans la commune de Talmine, en particulier.
Tableau 23 : Indice de parité dans l’enseignement moyen
|
Population scolarisée au moyen |
IPS |
||
M |
F |
T |
||
Charouine |
691 |
471 |
1162 |
0.68 |
Talmine |
729 |
325 |
1054 |
0.45 |
Ouled Aissa |
454 |
301 |
755 |
0.66 |
Total Daira |
1874 |
1097 |
2971 |
0.59 |
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc -2010
Il faudrait d’énormes efforts à fournir par les autorités locales, pour résoudre les problèmes socio- économiques (transport, internat, bourses etc.) auxquels font face les enfants, en particulier, les filles, pour ramener l’indice de parité à 1.
L’indice faible de parité au lycée dénote d’une situation scolaire critique vécue avec plus d’acuité par les lycéennes.
Tableau 24 : Indice de parité dans l’enseignement secondaire
|
Pop .scolarisée au lycée |
IPS |
||
M |
F |
T |
||
Charouine |
442 |
186 |
628 |
00.42 |
Talmine |
00 |
00 |
00 |
00 |
Ouled Aissa |
00 |
00 |
00 |
00 |
Total Daïra |
00.42 |
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
En effet lorsque les filles admises au secondaire, à l’exception de celles qui résident au chef-lieu de Daïra, arrivent à convaincre les parents du déplacement jusqu’au lycée (situé au chef-lieu de Daïra), pour poursuivre leurs études, elles se heurtent à des problèmes des plus épineux : -celui de l’inexistence de transport public :- distance Talmine/ Charouine : 200 Kms ; Ouled Aïssa/ Charouine : 60 Kms. Elles se trouvent donc dans l’impossibilité de se déplacer au quotidien, même si les transports étaient réguliers, hors c’est loin d’être le cas ; les quelques bus transports qu’ils interceptent au passage, sont occasionnels (de passage à des heures irrégulières) et reviennent excessivement chers pour les petites bourses du rural.
Le problème du transport est aggravé par l’inexistence d’internat au lycée qui aurait pu régler en partie celui de la fréquentation scolaire dans cet unique établissement secondaire existant au niveau d’une aussi vaste Daïra.
Les privilégiées, qui arrivent à suivre leur scolarité au lycée, comptent parmi les sédentaires du chef-lieu de Daïra ou celles qui réussissent à trouver des familles d’accueil parmi des parents ou autres.
Par ailleurs, selon les responsables du lycée, (proviseur, enseignants): « lorsque les filles arrivent au lycée, elles s’y accrochent, travaillent régulièrement et arrivent à dépasser les résultats des garçons ».
On se demande à quand l’ouverture de lycées dans les autres communes et avant cela un internat féminin ?
Graphe 13 : Effectifs élèves entre le début et la fin de l’année au moyen
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Au niveau de l’enseignement moyen, les écarts d’effectifs entre les statistiques fournies par la Direction de l’Education (début d’année scolaire en cours) et celles données in situ par les responsables locaux de l’éducation en fin d’année dénotent de déperditions importantes :
Tableau 25 : Ecarts d’effectifs CEM(s) début- fin d’année
Commune |
CEM |
Effectif global |
Filles |
Garçons |
Charouine |
-Moufdi Zakaria -Charouine 2 |
-46 |
-26 |
-20 |
Talmine |
Talmine |
-96 |
-45 |
-51 |
Ouled Aïssa |
Abdelhafid Boussouf |
-27 |
-55 |
+28 |
Totaux |
4 CEM |
-169 |
-126 |
-43 |
Source : enquête Charouine UNICEF/Crasc 2010
L’analyse comparative des deux tableaux précédents, exprime des écarts importants d’effectifs en général et concernant la catégorie filles en particulier ; une différence de 169 élèves dont 126 filles, en moins entre les données statistiques fournies par la DE et celles actualisées in situ, au moment de l’enquête « établissements», ce qui explique le nombre de déscolarisés en cours d’année dans l’intervalle du début d’année ((DE) et de la fin d’année (période d’enquête). Talmine enregistre le plus grand nombre : 96 dont 45 filles. Les facteurs de ces déperditions notamment des filles (79%), selon les responsables, réfèrent, souvent au problème du transport (pour les rurales notamment), de l’absence d’internat par endroit et du degré de pauvreté (les parents n’arrivant plus à supporter le rythme quotidien ou hebdomadaire, des frais qui accompagnent la scolarité, malgré tous les avantages offerts par les instances responsables (restauration, transport collectif, internat par endroit, bourses..)
Il faut certainement noter que les filles des ksours sont trop impliquées dans les tâches ménagères et même de jardinage tout autant que les garçons, ce qui n’est pas un facteur d’encouragement à la scolarité régulière.
Par ailleurs, confirment les chefs d’établissement, ces déscolarisations seraient plus importantes par endroits si l’internat n’était présent pour limiter l’absentéisme et par conséquent les abandons en général. Chez les filles, en particulier, l’internat, lorsqu’il existe, représente un facteur de stabilité privilégié qui leur permet de se consacrer beaucoup plus aux études et d’arriver d’ailleurs à de meilleurs résultats, par rapport aux garçons, selon les responsables.
Il est regrettable que l’internat pour les filles ne soit pas généralisé à tous les établissements scolaires du moyen, déplorent les différentes parties prenantes. Ce problème sera pris en charge dans un avenir proche, selon les premiers responsables.
Ecart d’effectifs dans le secondaire
Tableau 26 : Ecarts début d’année/fin d’année- lycée de Charouine[18]
Lycée Charouine |
Effectif global |
Filles |
Garçons |
Demi-pensionnaires |
Internes |
Statistiques début d’année 2009/2010 |
639 |
171 |
468 |
350 |
278 |
Statistiques fin d’année in situ |
628 |
186 |
442 |
350[19] |
278[20] |
Ecart |
-11 |
+15 |
-26 |
/ |
/ |
Source : étude Charouine UNICEF / Crasc 2010
Les effectifs de l’unique établissement secondaire accusent eux aussi des déficits au cours de l’année 2009/ 2010 : 26 abandons parmi les garçons. Il est à signaler que l’internat ne fonctionne que pour le sexe masculin. La régularité scolaire féminine se justifie par le fait que les filles s’accrochent bien aux études secondaires dès qu’elles règlent le problème de l’éloignement[21] le problème n’est pas posé pour les sédentaires de la commune de Charouine. L’excédent féminin observé se justifie par des inscriptions nouvelles en cours d’année.
Le fonctionnement du lycée commence, en réalité, à connaître une relative stabilité au plan pédagogique même si les résultats obtenus restent en deçà des attentes en raison d’un encadrement caractérisé par sa jeune expérience professionnelle et surtout, le plus souvent sa non maîtrise des systèmes conceptuels disciplinaires dont il a la charge et pour lesquels, souvent, il n’est pas qualifié. Selon le proviseur du lycée, la plupart des enseignants de l’établissement manque d’expérience, de formation et donc de qualification ; il prend pour exemple les disciplines scientifiques et en particulier les mathématiques, sa spécialité par excellence, dont il déplore à l’extrême son enseignement même par des licenciés dans cette matière et l’exemple est loin d’être unique, selon lui.
L’indice faible de parité au lycée dénote d’une situation scolaire critique vécue avec plus d’acuité par les lycéennes.
En effet lorsque les filles admises au secondaire, à l’exception de celles qui résident au chef-lieu de Daïra, arrivent à convaincre les parents du déplacement jusqu’au lycée (situé au chef-lieu de Daïra), pour poursuivre leurs études, elles se heurtent à des problèmes des plus épineux : -celui de l’inexistence de transport public :- distance Talmine/ Charouine : 200 Kms ; Ouled Aïssa/ Charouine : 60 Kms.-Elles se trouvent donc dans l’impossibilité de se déplacer au quotidien, même si les transports étaient réguliers, hors c’est loin d’être le cas ; les quelques bus transports qu’ils interceptent au passage, sont occasionnels (de passage à des heures irrégulières) et reviennent excessivement chers pour les petites bourses du rural.
Le problème du transport est aggravé par l’inexistence d’internat au lycée qui aurait pu régler en partie celui de la fréquentation scolaire dans cet unique établissement secondaire existant au niveau d’une aussi vaste Daïra.
Les privilégiées, qui arrivent à suivre leur scolarité au lycée, comptent parmi les sédentaires du chef-lieu de Daïra ou celles qui réussissent à trouver des familles d’accueil parmi des parents ou autres.
Par ailleurs, selon les responsables du lycée, (proviseur, enseignants): « lorsque les filles arrivent au lycée, elles s’y accrochent, travaillent régulièrement et arrivent à dépasser les résultats des garçons »
On se demande à quand l’ouverture de lycées dans les autres communes et avant cela un internat féminin ?
3.6. Les redoublements
L’idéal serait que les taux de redoublement par année, pour les trois paliers, soient très proches sinon égaux à 0%. Mais à l’évidence ce n’est pas le cas pour la daïra de Charouine tous paliers confondus, même si aux yeux des enseignants et inspecteurs du primaire, ils paraissent insignifiants.
Graphe 14 : Taux de redoublement au primaire
Source : DE
Ce qui est remarquable au niveau de ces premiers résultats c’est qu’au primaire et au moyen les filles sont beaucoup moins sujettes au redoublement que ne le sont les garçons.
A la question de savoir si les collégiens et les lycéens ont déjà enregistré un redoublement, il ressort qu'environ 21.16 % ont redoublé (doublé) durant leur parcours scolaire. Dans l'ensemble, le niveau qui enregistre le plus grand nombre de redoublements est la première année moyenne
Graphe 15 : Taux de redoublement au moyen
Source : Etude Charouine UNICEF/Crasc
21,16% de redoublants pour le Moyen, constitue un pourcentage important qui se justifie, tout autant, selon les responsables, par les problèmes socio-économiques et la place occupée par l’enfant et l’adolescent dans sa famille que par certaines carences pédagogiques dues à l’encadrement qui manque le plus souvent d’expérience, de formation et surtout de qualification pour l’enseignement de la discipline dont il a la charge ; le tout aggravé par des problèmes sociaux importants tels celui du logement et du transport (la plupart d’entre eux, jeunes licenciés, viennent de wilayate du Nord, espérant vainement, pouvoir régler le problème de stabilité de l’emploi).
Graphe 16 : Taux de redoublement au secondaire
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
Les redoublements en 1ère année secondaire s’expliquent par le changement institutionnel, les nouvelles exigences du secondaire et l’évaluation plus restrictive compte tenu de l’examen en fin de cycle : la sélection première se fait en général en première année et cela justifie en partie les abandons chez les élèves qui n’arrivent pas à supporter le rythme accéléré du travail exigé au début du secondaire
Les redoublements en fin de cycle sont dus à l’échec au Baccalauréat de l’année précédente. La tolérance au redoublement est très appréciée par le public car la limite d’âge n’est pas de règle dans l’établissement : un nombre appréciable d’élèves totalise 23ans en classe de terminale, ce qui constitue un avantage certain pour ces élèves par rapport à ceux des wilayate du Nord ou des Hauts Plateaux.
Les taux de redoublement au lycée restent moindre par rapport à ceux du Moyen car la plupart des élèves ayant déjà doublé, préfèrent abandonner pour le marché de l’emploi.
3.7. Les abandons
Le taux d’abandon est la proportion d’élèves inscrits à un niveau d’étude n à l’année t et qui quittent le système scolaire durant l’année scolaire t/ t+1 pour une raison quelconque.
Tableau 27 : Les abandons au moyen
|
|
Charouine1 |
Charouine 2 |
Talmine |
Ouled Aissa |
Total |
1ère année |
Mas |
05 |
01 |
01 |
01 |
08 03 |
Fém |
02 |
01 |
00 |
00 |
||
Total |
07 |
02 |
01 |
01 |
11 |
|
2ème année |
Mas |
05 |
00 |
01 |
03 |
09 08 |
Fém |
07 |
01 |
00 |
00 |
||
Total |
12 |
01 |
01 |
03 |
17 |
|
3ème année |
Masc |
09 |
00 |
00 |
01 |
10 02 |
Fém |
01 |
00 |
01 |
00 |
||
Total |
10 |
00 |
01 |
01 |
12 |
|
4ème année |
Mas |
00 |
00 |
00 |
01 |
01 01 |
Fém |
00 |
01 |
00 |
00 |
||
Total |
00 |
01 |
00 |
01 |
02 |
|
Total Daira |
Mas |
19 |
01 |
02 |
06 |
28 14 |
Fém |
10 |
03 |
01 |
00 |
||
Total |
29 |
04 |
03 |
06 |
42 |
Source : D E
Le nombre d’élèves qui ne rejoint pas les bancs de la scolarité, en début d’année, est à la base des abandons auquel viennent s’ajouter les abandons en cours d’année (voir tableaux : pour le primaire ; tableau pour le Moyen et pour le Lycée).)
Là, l’incohérence s’est confirmée pour toutes les bases de données officielles que nous avons empruntées à nos calculs d’admission. Si le taux brut d’admission en première année scolaire paraît plus ou moins acceptable car éventuellement justifié par une population scolarisée qui ne tient pas compte des limites officielles de l’admission première en l’occurrence : 6ans, mais accepte toutes les catégories d’âges, la catégorie des scolarisables donnée tout autant par l’Education Nationale que l’ONS, ne tient absolument pas la route. En effet est-il permis de concevoir une population dont le nombre n’englobe pas toutes les catégories de population scolarisée réellement existantes, et qui se trouve supérieure en nombre à celle qui existe à l’origine de l’Etat civil ?
Peut-on trouver 939 enfants de 6ans scolarisés alors qu’il n’existe que 860 pour les responsables du recensement national et 914 pour l’Education Nationale surtout lorsque l’on sait qu’un certain nombre d’enfants (source : enquête Ménages), âgés de 6ans,
Ne sont pas scolarisés pour raison de sous effectifs ou de sous enregistrement pour ne citer que ces deux cas.
Ce sont les résultats de l’enquête sur le terrain, qui nous renseignent sur la tendance à l’admission scolaire des enfants de 6ans tout autant au niveau des établissements que des données issues de l’enquête ménages autrement dit au niveau du lieu de résidence des enfants.
4. Encadrement
Les jeunes enseignants, tous cycles confondus, contractuels en majorité, possèdent les titres académiques minimaux requis pour enseigner. Ceux relativement plus anciens, sont certifiés[22] dans le sens où ils ont reçu une formation pédagogique minimale en phase de préparation initiale et/ou de perfectionnement continu.
4.1. Enseignants du primaire
De profils différents, on compte parmi eux des ingénieurs, des licenciés, des BAC + 2 ou 3 et quelques-uns sortants des ITE. Ils sont dits enseignants d’arabe, de français et/ou des enseignants « bilingues » enseignant les deux langues.
Tableau 28 : Taux d’encadrement au primaire
Commune |
Effectif élèves |
Effectif enseignants |
Taux |
Charouine |
1804 |
63 |
28,63 |
Talmine |
2166 |
100 |
21,66 |
Ouled Aïssa |
962 |
46 |
20,91 |
Total daïra |
4932 |
209 |
23,59 |
Source : DE
Le tableau 32 montre que chaque enseignant encadre en moyenne de 23 à 24 élèves. L’enseignant d’arabe est chargé d’enseigner toutes les disciplines au programme. En conséquence chacun d’eux est chargé d’une division pédagogique ; contrairement à l’enseignant de français qui intervient à partir de la 3ème AP dans trois DP
Tableau 29 : Charge moyenne par maître de langue arabe
Commune |
Effectif élèves |
Effectif enseignants |
Taux |
Charouine |
1804 |
51 |
35 |
Talmine |
2166 |
100 |
22 |
Ouled Aïssa |
962 |
48 |
20 |
Total daïra |
4932 |
199 |
20,04 |
Tableau 30 : Charge moyenne par maître de langue française
Commune |
Effectif élèves |
Effectif enseignants |
Taux |
Charouine |
1041 |
12 |
87 |
Talmine |
1158 |
10 |
116 |
Ouled Aïssa |
583 |
03 |
194 |
Total daïra |
2782 |
25 |
111,28 |
La daïra de Charouine accuse un déficit important en maîtres de langue française
Et lorsque nous nous intéressons de près à la situation de l’enseignement dans la région, un aspect important s’impose a priori : c’est celui de la composante « genre » de l’encadrement pédagogique.
La composante « genre » au primaire à Charouine et même à travers toute la wilaya, présente des caractéristiques différentes, en comparaison avec celle localisée dans les autres wilayas du Nord du pays. En effet, ce qu’on remarque ailleurs, c’est l’encadrement enseignant féminin qui est fortement majoritaire au primaire, un peu moins au Moyen : 23 femmes contre 113 enseignants hommes au Moyen et 8 femmes contre 35 hommes au secondaire.
A Charouine, nous trouvons une situation particulière dans la mesure où contrairement aux autres régions, la couverture enseignante féminine, au primaire, est fortement minoritaire par rapport à la composante masculine : 10% pour les établissements situés dans des zones à caractère majoritairement éparse : Talmine et Ouled Aïssa. Dans ces zones, il s’avère difficile de trouver un encadrement féminin parmi les sédentaires des ksours (sous scolarisation des filles) et il n’est pas évident à des femmes disponibles de faire de si grands déplacements au quotidien.
Tableau 31 : Indice de parité «enseignants du primaire »
|
Enseignants du primaire |
Taux |
IPS |
||
M |
F |
T |
|||
Charouine |
63 |
12 |
75 |
19.05 |
0.19 |
Talmine |
100 |
10 |
110 |
10.00 |
0.10 |
Ouled Aissa |
46 |
05 |
51 |
10.87 |
0.11 |
Total Daïra |
209 |
27 |
236 |
12.92 |
0.13 |
Total wilaya |
1665 |
472 |
2137 |
28.35 |
0.28 |
Aussi, cette tâche ardue n’est-elle réservée surtout aux hommes. Pour toute la Daïra seules 27 femmes exercent contre 209 enseignants dans le primaire et la majorité d’entre elles : 12 pour 63 hommes est localisée dans la commune de Charouine. Même dans les autres localités : 10 femmes contre 110 hommes à Talmine et 5 femmes contre 46 hommes à Ouled Aïssa, se concentrent surtout dans les chefs-lieux des communes concernées compte tenu des problèmes du transport inexistant et surtout de sécurité ; de plus, les responsables arrivent souvent à régler le problème du logement pour les hommes en les regroupant à plusieurs dans des logements d’astreinte non occupés, ce qui ne peut être le cas pour les femmes qui ont des difficultés à faire prévaloir cette solution au niveau de leur famille.
4.2. Enseignants du moyen
Nous en avons rencontré la plupart à Charouine, Talmine et Ouled Aïssa : des jeunes débutants mais aussi des enseignants expérimentés. Très peu de femmes en général : trois (3) seulement à Ouled Aïssa et six (6) à Talmine.
Tableau 32 : Indice de parité «enseignants du moyen »
|
Enseignants du moyen |
Taux |
IPS |
||
M |
F |
T |
|||
Charouine |
43 |
14 |
57 |
32.56 |
0.33 |
Talmine |
41 |
06 |
47 |
14.63 |
0.15 |
Ouled Aissa |
29 |
03 |
32 |
10.34 |
0.10 |
Total Daïra |
113 |
23 |
136 |
20.35 |
0.20 |
Total wilaya |
1220 |
551 |
1771 |
45.16 |
0.45 |
Source : D.E
4.3. Les enseignants du secondaire
Le lycée de Charouine compte 43 enseignants dont huit (8) de sexe féminin. La plupart sont contractuels et même s’ils semblent s’investir, leur manque de formation académique et pédagogique ne leur permet pas, selon le proviseur d’être efficaces.
Tableau 33 : Indice de parité «enseignants du secondaire »
|
Enseignants du secondaire |
Taux |
IPS |
||
M |
F |
T |
|||
Charouine |
35 |
08 |
43 |
22.86 |
0.23 |
Talmine |
00 |
00 |
00 |
00 |
00 |
Ouled Aissa |
00 |
00 |
00 |
00 |
00 |
Total Daïra |
35 |
08 |
43 |
22.86 |
0.23 |
Total wilaya |
666 |
240 |
906 |
36.03 |
0.36 |
Source : D.E
Comment s’explique cette prédominance des enseignants de sexe masculin ? Tout d’abord par les conditions de travail dans la région. Le déterminisme de l’enclavement conjugué à la précarité du statut professionnel de contractuel semble venir à bout des plus résistantes.
Les conditions d’exercice de la profession à Charouine
En sus des données statistiques recueillies auprès de la Direction de l’Education et des établissements scolaires des trois communes de la Daïra, les entretiens et focus groups tenus avec les responsables du secteur et les enseignants eux-mêmes nous ont permis d’avoir un aperçu significatif sur la situation de ces derniers notamment sur les problèmes auxquels ils se heurtent au quotidien.
De tous les problèmes évoqués par les différentes parties prenantes, concernant la situation des enseignants, ceux qui ont été le plus réitérés, ont trait au problème de logement : alors qu’en général, ce problème est évacué pour l’ensemble de la population qui arrive à construire son habitation (en toub et au moyen de la Touiza), le logement pour enseignant est pratiquement inexistant ; à tel point, et en l’absence de tout autre moyen d’hébergement (absence d’hôtel), qu’on rassemble ou plutôt on « entasse » tous ceux qui en sont démunis, dans des locaux collectifs provisoires.
Du provisoire « durable » parce qu’aucune perspective plausible n’existe à l’heure actuelle pour régler ce problème dans l’urgence. Les enseignants interrogés, avouent sincèrement être de passage dans ces localités en attendant de trouver mieux ailleurs. Un bon nombre d’entre eux déclare aussi être intéressé par leur sédentarisation dans la région si on arrive à leur régler le problème du logement. Parallèlement au problème du logement, se pose celui de leur statut : ils sont en majorité contractuels ; comment pourrait-on les motiver en vue d’un meilleur rendement sinon par la stabilité de leur statut d’enseignants. Ils ne pourront jamais se donner entièrement à la tâche tant qu’ils sont susceptibles de se voir à l’arrêt simple sans aucune autre forme de négociation. N’étant pas un corps constitué, ils n’ont même pas le droit de s’organiser en syndicat et de plaider leur cause.
La formation
Un autre aspect de la profession est relatif à la formation : les enseignants se plaignent tous du manque de formation et de leur non maîtrise de la méthodologie nouvelle de la réforme. Certains disent comprendre l’approche nouvelle, mais aussitôt questionnés en profondeur ou observant leur pratique en classe, ils démontrent le contraire ; beaucoup attribuent les faiblesses méthodologiques au manque de formation ; certains nous ont dit que leurs responsables pédagogiques eux-mêmes ne comprennent pas grand-chose à l’approche par compétences et qu’il y a lieu de commencer par la formation de leurs encadreurs. Deux enseignants du Moyen à Talmine, un en sport et l’autre en musique, ont posé le problème de l’absence de matériel d’équipement en éducation physique et musicale.
Les perspectives
Peut-on, clairement, pour des enseignants très jeunes d’âge et d’expérience, envisager des perspectives concrètes de se stabiliser sur le plan statutaire, de fonder un foyer et de se consacrer à la tâche essentielle qui est d’enseigner, avec tous les problèmes auxquels ils font face dans l’immédiat ?
Certains ont clairement exprimé leur projet de trouver d’abord autre chose ailleurs et penser au reste après. Cette situation risque d’entraver l’application de la réforme. Des mesures doivent être prises en vue de stabiliser le personnel enseignant (tous paliers confondus) par :
- la fin de la situation de contractualisation, sa titularisation et sa formation de manière appropriée ;
- la rationalisation du recrutement du personnel selon la spécialisation demandée, le besoin du terrain tout en lui garantissant une formation continue de qualité ;
- le règlement du problème du logement de fonction et du logement social pour enseignants à l’instar de leurs collègues dans les autres régions : en faire une priorité à concrétiser ;
- l’encouragement des transferts et des nominations sur les postes pour tous les cycles, de couples d’enseignants qu’il s’agit de motiver par la disponibilité du logement ;
Les discours d’enseignants
Interrogés sur les résultats scolaires de leurs élèves, certains enseignants enquêtés affirment que « les mauvais résultats ne sont pas toujours dus au fait que les enfants abandonnent l’école, mais souvent parce qu’ils prennent du retard dans leurs études quand ils sont requis pour des travaux domestiques et/ou de jardinage. Les enfants des Ksours n’ont parfois pas de certificat de naissance, ce qui rend leur scolarisation difficile. »
D’autres racontent que leurs élèves arrivent souvent fatigués à l’école, qu’ils sont renfermés ou particulièrement agressifs. « Il est courant que les enfants sont avant l’heure de manière inattendue sur le seuil de l’école sans qu’ils sachent ce qu’ils ont appris auparavant. Il est fréquent que des élèves quittent l’école et n’y reviennent plus sans qu’on le remarque forcément. Ces problèmes affectent aussi bien les filles que les garçons », affirment-ils
5. Alphabétisation
Le taux d’alphabétisation (versus analphabétisme) des populations âgés de 15 ans et plus revêt une signification pour nous dans la mesure où il peut traduire les résultats concrets du processus de généralisation de l’enseignement obligatoire dans la daïra.
Selon l’ONS, 48, 04% de la population de 15 ans et plus, de la daïra de Charouine, sont analphabètes.
Tableau 34 : Taux d’analphabétisme de la population âgée de 15 ans et plus, selon l’ONS
Commune |
Masculin % |
Féminin % |
Total % |
Charouine |
28,02 |
65,0 |
46,51 |
Talmine |
43,07 |
84,7 |
63,88 |
Ouled Aïssa |
19,00 |
54,5 |
36,75 |
Totaux |
30,03 |
68,06 |
49,04 |
Source : ONS
Ce taux dépasse celui de la wilaya d’Adrar qui est de 26,3% dont 15,9 pour la population de sexe masculin et 37% pour la population de sexe féminin.
Tableau 35 : Taux d’analphabétisme, selon l’enquête « ménages »
Commune |
Masculin |
Féminin |
Taux % |
Charouine |
90 |
88,2 |
89,9 |
Talmine |
81,5 |
81,5 |
81,5 |
Ouled Aïssa |
89,5 |
82,0 |
84,8 |
Totaux |
87 |
83,9 |
85,4 |
Source : étude Charouine - UNICEF/Crasc
De gros efforts de scolarisation ont été entrepris par l’Etat. Les progrès relatifs à l’alphabétisation sont certains. Néanmoins l’analyse inter commune fait ressortir un taux d’analphabétisme important. Et si l’on se réfère à la comparaison de ces taux entre femmes et hommes, les femmes sont moins alphabétisées.
La campagne d’alphabétisation a fait son entrée, ces toutes dernières années, à la faveur de la visite de la présidente de l’association « IKRAA » dans la daïra.
C’est ainsi que plus de deux cents jeun es filles et femmes dans la commune de Charouine et de cinq cents dans la commune de Ouled Aïssa ont été alphabétisées.
Cette campagne n’a concerné jusque-là que la population féminine.
Selon le chef de daïra et les présidents d’APC, les résultats sont très probants.
Les jeunes filles, à Talmine, attendent l’ouverture de classes d’alphabétisation pour y participer, de même que des formations à l’activité artisanale pour pouvoir améliorer leurs revenus.
Notes
[1] Le mot « Gourara » provient de l’arabisation du mot berbère : Tigurarin, pluriel de « Tagrart » qui signifie « le campement », ce qui renvoie vraisemblablement à un ancien mode de vie nomade.
[2] C’est un système de distribution de l’eau à travers une galerie souterraine selon un plan incliné qui draine le flux vers les jardins de l’oasis. Voir Marouf N., (1980). Lecture de l’espace oasien. Paris, Sindbad. Voir également Bisson J., (2003). Mythes et réalités d’un désert convoité : le Sahara. Paris, l’Harmattan.
[3] Le vent est un agent érosif des milieux arides. Dans les vastes étendues de la daïra, il peut atteindre des vitesses considérables lui permettant d’exercer des actions érosives sur le sol.
[4] Les palissades constituent des obstacles linéaires réalisés en palmes sèches qu’on oppose aux vents dominants afin de réduire leur vitesse. Selon le but recherché les palissades réduisent la force du vent ou la dévient.
[5] Les facteurs abiotiques regroupent les facteurs édaphiques (structures des sols) et climatiques (vents, température…)
[6] Ce tableau est tiré du RGPH 2008. Il demeure entendu que pour la région il s’agit d’un coin pour se laver
Commune |
Sans Instruction |
||
|
Masculin% |
Féminin% |
Total% |
Charouine |
25.6 |
48.9 |
37.0 |
Talmine |
41.6 |
64.8 |
52.9 |
Ouled Aissa |
19.0 |
43.7 |
31.0 |
Total Daïra |
28.73 |
52.47 |
40.30 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
[8] ATalmine, le niveau d‘instruction des habitants se répartit comme suit :
Sexe |
Niveau d’instruction |
|||||
S.instruction |
alphabétisé |
primaire |
moyen |
Secondaire |
supérieur |
|
Masculin |
41.6 |
1.2 |
28.9 |
20.2 |
5.6 |
1.9 |
Féminin |
64.8 |
0.1 |
26.4 |
6.6 |
0.8 |
0.1 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
[9] Niveau d’instruction dans la wilaya d’Adrar :
Sexe |
Niveau d’instruction |
|||||
S.instruction |
alphabétisé |
primaire |
moyen |
Secondaire |
supérieur |
|
Masculin |
19.2 |
0.3 |
26.0 |
28.0 |
18.4 |
7.4 |
Féminin |
34.9 |
0.2 |
29.9 |
18.7 |
11.1 |
4.4 |
Source : RGPH 2008, ONS, données statistiques N°527/01
[10] On remarque les palissades de protection du terroir agricole contre les vents, source d’envahissement des jardins par les sables « afregs ». Il s’agit de lutter contre l’ensablement en créant une dune artificielle, la dune-afreg au moyen de palmes sèches nécessitant un entretien et un remplacement à chaque fois que cette forme de clôture ouverte au vent se détériore.
[11] Connues localement sous le nom de Guemoun. Celui-ci représente une unité de référence dans le monde oasien.
[12] Etymologiquement, "Beurda" signifie froide. C’est en fait une fosse humide où les cultures y sont pratiquées, les palmiers ont les pieds dans l’eau.
[13] Proposant des activités d’éveil aux enfants de 5 ans
[14] Plus l’IPS est inférieur à 1 et loin de l’unité, plus les garçons sont favorisés.
[15] « La communauté éducative regroupe les élèves et toutes les personnes qui participent directement ou indirectement à l’éducation et à la formation des élèves à la vie scolaire et à la gestion des établissements scolaires. » Loi d’orientation, Article 19
[16] Enquête statistiques de la rentrée 2009/2010 et dont les données figurent dans les tableaux 9,10 et 11
[17] Tel que nous l’ont signifié les responsables d’établissement
[18] L’unique lycée de la daïra
[19] 186 filles et 164 garçons
[20] 00 filles, 278 garçons
[21] Possibilité de correspondants à proximité du lycée pour celles qui se déplacent de Talmine ou de Ouled Aïssa,
[22] La certification est définie comme la possession d’un certificat d’aptitude pédagogique pour enseigner à un niveau donné du système : CAP, CAPEM, CAPES.