Les cahiers du Crasc, N°8, Turath N° 4, 2004, p. 43-67 | Texte Intégral
Hadj MILIANI
La recherche sur la musique et la chanson algériennes souffre d’un handicap certain celui des sources discographiques et phonographiques établies et disponibles[1]. L’Afrique du Nord et l’Algérie ont connu très tôt, à l’aube de l’enregistrement phonographique, des initiatives autant individuelles qu’institutionnelles d’enregistrement du patrimoine musical local. Cette importante production est pour l’essentiel méconnue (en particulier pour la période qui va du début du siècle à l’entre-deux-guerres) et mériterait d’être en premier lieu identifiée, ensuite de faire l’objet d’une opération de réédition pour la plus grande partie de ces enregistrements dans les conditions techniques les plus optimales[2].
Dès l’origine des observateurs de la scène sociale et politique en Algérie notent l’importance qu’acquiert le disque dans le nouveau paysage culturel et social de la société colonisée. Le phonographe va complètement bouleverser le champ musical algérien du début du XXème siècle et imposera de nouvelles postures et de nouveaux modes de consommation[3]. Beaucoup de grands chanteurs et musiciens refuseront d’enregistrer, voyant dans ce nouveau support un danger pour leur activité professionnelle (ce fut entre autres le cas du grand poète oranais Hachemi Bensmir). Mais l’usage se répand et le phonographe va induire un nouvel espace de prestation pour les chanteurs et musiciens :
« Doucement, doucement; écoutons un peu les phonographes des cafés maures, les "cheikhs de l'entonnoir" comme disait sa mère avec mépris pour ces braillards que l'on entendait dans les pavillons porte-voix immenses, au lieu de voir un digne chanteur arabe en chair et en os avec son "guennour" et ses haicks blancs...Tiens un air connu d'El Hachemi. Sa mère le chante souvent. Il s'arrête quelques minutes. Le disque se tait. Le cafetier va le retourner, donner quelques coups de manivelle pour remonter la boîte à musique, remettre le "diaphragme" sur le disque et la chanson reprend. »[4]
Dans cette évolution nous pouvons relever en particulier le rôle important que joueront des musiciens juifs dans la généralisation du phénomène d’enregistrement. N’oublions pas que Edmond Nathan Yafil fut le principal conseiller des firmes discographiques[5] et qu’il a lui-même créé et enregistré dès 1907 sur le premier label en Algérie[6] :
« Ce sont, en particulier, les éléments israélites qui ont été les artisans de cette vogue du disque. Opérant généralement en qualité d’agents dépositaires de grandes marques : Gramophone, Pathé, Columbia, Odéon, Polyphone, etc., ils devaient parvenir, en peu d’années, grâce à leur sens commercial bien connu, à créer dans le pays un réseau complet de détaillants, offrant leurs marchandises à des prix de plus en plus bas, avec des facilités de paiement de plus en plus larges. Grâce aussi à leur connaissance de la langue des autochtones, ils pratiquaient l’enregistrement, soit sur place, soit dans les studios métropolitains, d’un répertoire aujourd’hui considérable et qui s’augmente sans cesse de nouveautés. »[7]
L’impératif pour la recherche de connaître la nature de la production discographique ne relève pas de la simple obligation archivistique. Il y a là non seulement un travail de mémoire indispensable[8], mais une nécessité pour connaître la tonalité des musiques, l’inflexion des mélodies, l’amplitude des sonorités, la texture et l’échelle vocales des chanteurs, les manières de jouer des interprètes. La connaissance de ces musiques et de ces chants permettrait tout à la fois de revitaliser les répertoires et de reconfigurer les continuums mélodiques et poétiques. C’est en cela que l’on pourra en finir en partie avec certains fantasmes commodes et quelques mythes paresseux autour des genres ou des figures tutélaires des musiques et des chants d’Algérie[9].
Ces notes portent sur un essai d’identification des premières maisons d’édition phonographiques qui ont enregistré des artistes algériens durant le premier tiers du XXème siècle. Parmi ces maisons d’édition nous nous sommes intéressé à deux d’entre elles qui outre leur riche catalogue ont eu des positions quelques peu subversives dans le champ culturel et politique algérien des années 30. Il s’agit des éditions Baïdaphone et Rsaissi. En amorce d’un dépouillement plus systématique des catalogues et des éventuelles collections privées, nous proposons quelques éléments discographiques dont l’aspect volontairement fragmentaire (nous n’avons pas repris toutes les références des catalogues consultés) reste indicatif d’un travail de recension plus conforme aux normes de catalogage documentaire des phonogrammes.
Nous pouvons caractériser trois moments dans la production discographique où se rencontrent aussi bien les initiatives des maisons de disque internationales que celles plus locales des firmes qui eurent à enregistrer et à diffuser les phonogrammes. Ainsi, des débuts de l’enregistrement discographique commercial à la fin du XIXème siècle jusqu’aux années trente ce sont les grandes firmes qui incluent dans leurs catalogues les artistes et musiciens algériens[10] (Columbia, Gramophone, Pathé, etc.), ensuite ce sont des labels comme Baïdaphone, plus tournés vers la production de l’Afrique et du Moyen Orient ou des éditions locales comme Algériaphone qui se partageront l’enregistrement et la diffusion des chants et musiques d’Algérie[11]. A la fin de la seconde guerre mondiale nous assistons à une fusion d’un nombre important de compagnies dans des conglomérats du type EMI (Electrical Musical Industries Ltd) alors que souvent le nom de la marque est maintenu. Dans cette perspective apparaîtront plusieurs petits labels dont certains se consacreront exclusivement à l’enregistrement des chanteurs et musiciens du Maghreb (Fiesta, Festival, Saturne, Oasis, Dounia, etc.) A l’indépendance, la plupart des labels français (Pathé-Marconi, Teppaz[12], Ducretet-Thomson, etc.) abandonneront la production et surtout la diffusion Nord-Africaine. Ahmed Hachelaf, Souleiman, Fouatih rachèteront une partie du fonds et créeront leur propre label (Artistes Associés, Club du Disque Arabe, La Voix du Globe[13], El Feth, Editions Atlas, El Kawakib, El Ouahida, etc.) ils seront imités par un nombre important de petites maisons d’édition à l’existence plus ou moins brève qui proliféreront grâce au 45 tours et à l’élargissement du marché des consommateurs.
Au tournant des années 70, alors que le marché du disque subit une crise qui voit la disparition de beaucoup de petits labels, l’Etat algérien tente de créer la premier studio d’enregistrement et d’édition aux Eucalyptus à El Harrach en 1975. Après avoir édité une série de 45t et 33 tours (pour la plupart des rééditions de Chaikha Tetma ou de Cheikha Yamna Bent el Hadj El Mahdi, etc.)[14], l’entreprise liée à la Radio et Télévision nationale cessera ses activités au milieu des années 80 à cause de la concurrence de la cassette audio. A partir de cette période une multitude de petits éditeurs de cassettes[15] voit le jour qui assureront pour l’essentiel la production, la reproduction et la diffusion des albums des musiciens et chanteurs algériens. A la fin des années 90, ce sont quelques uns de ces éditeurs qui se lanceront dans la reproduction du CD et la production encore assez limitée d’albums originaux.
1. Enregistrements et maisons de disques
Si le premier catalogue d’un éditeur phonographique La Columbia Phonograph Compagny date de 1891, on ne dispose pas pour autant de l'ensemble des catalogues des différentes maisons d'édition. Rappelons succinctement l'identité des compagnies (les plus importantes) qui eurent à éditer ou à diffuser les chanteurs et musiciens algériens.
Columbia fut créée en 1888 comme une branche de la Compagnie Nord Américaine de Phonographe Edison dans le Maryland, Delaware et le district de Columbia (inclus Washington). Les premiers établissements furent créés à Paris et Londres en 1897. Une série Nord Africaine a existé dont le préfixe est 19800[16].
Berliner fonde en 1893 la United States Gramophone Compagny à Washington et avec Owen La Compagnie Gramophone : La Voix de Son Maître a été établie à Londres en 1898. La Gramophone Compagnie[17] fut absorbée en 1931 par Electrical Musical Industries Ltd (EMI). Le logo : La Voix de Son Maître fut utilisé par Gramophone à partir de 1931
Odéon fut créée en 1904 par Max Strauss et Henrich Zunz. Pendant 12 ans elle absorbe plusieurs petits labels allemands (Beka, Jumbo et Parlophon). En 1926 elle fut vendue à Columbia puis en 1931 fut intégrée à EMI.
Pathé créée par Charles Pathé à Paris en 1897. Fut absorbée par EMI en 1931. Plusieurs préfixes pour les disques algériens :
PR 101-169 Algérie 10’’ 1939
PV 100-411 N.Africa 10’' 1947-1951
X 10500-10800 N.Africa 10’’ 1920
X 18700 N.Africa 10’’ 1927
X 57000 N.Africa 10’’ 1920/30
Polydor/Deutsche Grammophone. A l’origine Deutsche Grammophon était la branche allemande de Gramophone Compagny fondée par Berliner et ses frères en 1898. En 1917 le gouvernement allemand saisit la Deutsche Gramophone comme propriété ennemie et la transforme en Polyphon Musikwerke. Jusqu’en 1926 British Gramophone Compagny et Polyphon se disputent les droits du catalogue. Deutsche Grammophon créa Polydor pour l’exportation. Ensuite, jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale EMI englobera l’ensemble.
45300 Algeria 10’’ 1939 Polyphon
46000 N.Africa 10’’ Polyphon
55000 Fr. Colonie 10’’
Zonophone apparaît pour la première fois sur une machine fabriquée par the National Gramophone Corporation (Yonkers, NY) en 1899. Ensuite la marque Zonophone va inclure Ullmann Frères (Paris) et AICC (Italie). Les enregistrements se font localement et la gravure en Allemagne. Zonophone est utilisé comme logo jusqu’en 1930, ensuite, avec l’absorption par EMI en 1931 il y aura Regal-Zonophone.[18]
Entre 1900 et 1910, la compagnie Gramophone a enregistré plus de 14000 disques en Asie et en Afrique du Nord dont 223 en Algérie et 180 en Tunisie. En 1924 Gramophone est remplacé par La Voix de Son Maître qui comptera plusieurs chanteurs et musiciens dans son catalogue[19]. Dès le début des années 30 l'Algérie apparaît comme un marché important pour la diffusion des disques au même niveau que la Belgique :
« In 1930, French exports to Algeria amounted to about half a million records, the same as to Belgium. Theses of course included French and international recording in addition to Arab repertory. » [20]
Pathé, en 1912, présente plusieurs centaines de disques d’artistes nord-africains dans son catalogue. En 1930, les Français exportent en Algérie aussi bien des chanteurs français qu’étrangers (environ 500.000)
« Phonographs, gramophones, and simular items, including cylinders and discs. Nt weiht in kilograms
1913 1925
Algeria 63700 90300
Tunisia 6800 38100
Morocco 10600 36000
Recors and cylinders (recorded or blank) net weight in kilograms and estimated number
Kg Number
Algeria 73200 330 000
Tunisia 27700 125000
Morocco 27300 122000
The number of records exported is estimated on the basis of 4,5 records per kilogram, derived from German export statistics of the same period which show both weight and number (Republique française 1913, 1925, 1929). »[21]
Si les grandes compagnies commencent très tôt à enregistrer les chanteurs et musiciens algériens, la nécessité d'une production locale voit le jour avec l'initiative d'Edmond Nathan Yafil en 1907. Nous n'avons que très peu de données sur cette maison d'édition (ni catalogue, ni exemplaire de disques). Ce que l'on sait c'est que Yafil a enregistré parallèlement chez Pathé avec l'orchestre de la Moutribia. Il faudra attendre le début des années 30 pour voir la création de Algériaphone dont le catalogue est en partie connu, Rsaissi en 1937 également répertorié et une succursale de Baïdaphon créée par leur neveu Théodor Khayat en 1938. Cette succursale dont le nom n'apparaît pas dans le dépôt de la marque ne peut être véritablement repérée dans les catalogues et les références des musiciens et des chanteurs. Il reste encore plus difficile de retrouver la date exacte de la création de la maison Diamophone à Constantine qui est signalée à partir de 1937. [22]
2. Quelques éditeurs emblématiques : Rsaissi et Baidaphone
a) Rsaissi
Bechir Rsaissi serait né entre 1895 et 1900 à Tunis. Il est décrit comme un noceur et quelque peu trouble en affaire. Il débuta vers 1925 comme employé de la maison de musique italienne Triumpho devenue, ensuite en association avec la Maison Colin d’Algérie, la société anonyme Triumpho-Colin, représentant exclusif de la marque Gramophone. Ayant été soupçonné de détournement d’une certaine somme il entre au service de la société Baïdaphone dirigé par les frères Baïda. Il se rend à Berlin en décembre 1928. La maison Baïda lui fait cadeau d’une Mercedes et fait de lui son agent en Tunisie et en Algérie. Son roulement d’affaire était évalué à 2 millions. Il fonde trois magasins à Tunis, Constantine et Bône. Au début des années 30 il fait un mariage d’argent avec une jeune tunisienne d’une famille riche. Il est en désaccord en 1930 avec la Maison Baidaphon, Michel Baïda porte plainte. Après cette rupture Bechir Rsaissi crée la marque ‘Om-el Hassen’ avec la commandite de la société Pathé. Pathé cesse rapidement son crédit. Rsaissi crée ensuite la marque Rsaïssi avec la commandite de la société Cristal (qui était domiciliée au 49 Faubourg Saint-Honoré à Paris). En 1940 arrivée à Bône de son frère Anouar[23] (considéré comme destourien) qui sera chargé de la succursale locale. Après cette date on perd la trace et des éditions et du principal animateur Béchir Rsaissi. Outre son travail d’éditeur, Rsaissi diffuse d’autres disques. Il alimente en particulier de nombreux cafés maures.
La production sous le label Rsaissi est souvent soupçonnée de subversion nationaliste. Parmi les disques édités par Rsaissi, l’un d’entre eux intitulé Abki Beladi[24] n°65.047 chanté par Cheikh Mohamed El Mahdi (qui serait mort à l’hopital de Bobigny en 1941) fait l’objet d’interdiction (il l’est en 1938 à Bône, Laghouat, etc.) et de poursuite par les services de sécurité en Algérie. Il est accusé de faire une propagande nationaliste. En voici une des traductions faites pour les services de l’administration coloniale:
« Je pleure seul sur mon pays
Je pleure seul sur mon pays, séparé que je suis de ma mère et de mes enfants
J’ais déserté mon pays pour habiter celui des autres
Je me plains à vous, mes frères, de ces afflictions
S’il le veut, celui dont le rang est considérable (Dieu)
Nous reviendrons comme autrefois
Mon cœur sera guéri de la tristesse
Nous reviendrons comme autrefois
Qui sait si Dieu nous apportera le soulagement et
Si notre souffrance prendra fin
Mon cœur sera guéri des chagrins
Et nous supprimerons l’indigénat
(…)
O musulmans : réveille-toi de ton sommeil ; pourquoi être endormi
Tu adores le jeu de cartes et de dominos et tu fais des serments
Nous avons délaissé la prière et le Coran et nous nous sommes livrés au vin (…)
(…) Musulmans, écoutez-moi adhérez au Parti, votre cœur est en deuil groupez-vous. Si tu veux élever ta colère, lis le journal ‘El Ouma’. Tu retrouveras le bien être et ton cœur généreux sera soulagé(…) »
b) Baïdaphone
Les frères Baïda sont trois : Pierre, Michel et Gabriel[25]. Michel né le 13 avril 1884 quitte la Syrie vers 1908 après un diplôme en médecine. Il s’installera en Allemagne où il créera la firme Baïdaphone. La firme Baidaphone avait quatre succursales (Beyrouth, le Caire, Baghdad et Berlin) la succursale de Bagdad était tenue par Gébran Baïda dont le beau-frère était le drogman du Consulat d’Allemagne Toufic Moussara.
En Afrique du Nord et en Egypte, une trentaine d’artistes dont trois marocains de Rabat ont été recrutés pour un grand nombre d’enregistrement en 1930 et dirigés sur Berlin (en particulier Cheikh Hammada, Cheikh Khaldi feront partie de ces artistes). Mais Baïdaphone s’illustre surtout par les enregistrements des grandes figures de la chanson oriental où se côtoient les Egyptiens Oum Khaltoum et Mohamed Abdelwahab ainsi que les Tunisiens Habiba Messika et cheikh El Afrit[26]. Ce panarabisme musical est perçu avec beaucoup de suspicion[27]. Pour les autorités françaises de l’époque, le disque arabe avec Beïdaphone fait une percée importante qui représente au-delà du simple engouement, un danger de propagation d’idéaux panarabes et nationalistes. Le Bachagha Smati, lors de sa conférence donnée en février 1937 l’exprimera assez clairement, considérant qu’il existe une : “forme de propagande antifrançaise, d’autant plus dangereuse qu’elle s’exerce sur un terrain neuf et par des moyens insidieux; je veux parler de la propagande par le disque en faveur des idées nationalistes et panarabes, d’importation orientale.”[28]
Théodore Khayat d’origine syrienne également et neveu des frères Baïda est le représentant à Casablanca de la société Baïdaphone. Il jouera quant à lui un rôle important dans la diffusion du film arabe au Maghreb et en Algérie. Malheureusement pour l’histoire de cette maison d’édition, la plupart des matrices de Baïdaphone auraient été détruites lors des bombardements qui touchèrent les usines basées à Berlin à la fin de la seconde guerre mondiale.
A titre d’exemple, voici un extrait du catalogue de Baïdaphone diffusé en 1936 en Algérie
Baïdaphone-record. Enregistrement sensationnel des meilleurs artistes égyptiens, syriens, tunisiens, tripolitains et algériens. Catalogue 1936. Seul concessionnaire pour l’Algérie Etablissement I. Zuppizer &Cie 19 et 27 rue Mogador Alger |
Said Hamid Sari Tlémçani |
Mohamed el Kourd la grande vedette de l’Algérie |
95145 Yetib aïchi |
95127 Ma bakali |
Professeur Saoud Al ohrani avec la grande vedette Renette |
98168 Lama nachoufak |
98360 Alflouss |
98362 Iskaro maaya |
Le Caruso de l’Afrique du Nord : Le professeur Mahieddine |
3. Quelques éléments sur les sources phonographiques, vidéographiques concernant la musique algérienne disponibles en Algérie
Trois institutions disposent de sources documentaires et d’archives concernant les musiciens et interprètes algériens[29]. La Bibliothèque Nationale d’Algérie à travers son département de l’audio-visuel dispose d’un fonds au niveau de la discothèque estimé à 3239 disques[30], la cassothèque possède un fonds en voie d’extension de plus de 700 cassettes audio dont une faible partie concerne les chanteurs et musiciens algériens. Quant à la section vidéo, elle est naissante puisqu’elle ne dispose pour l’instant (janvier 2004) que de quelques copies de vidéogrammes provenant de la télévision algérienne ou de dons personnels[31]. Une autre source pour laquelle des investigations en cours donneraient un aperçu intéressant pour la production récente est le Dépôt Légal. Nous avons relevé que la Radio Algérienne dispose du plus important fonds discographique en Algérie (plusieurs copies de disques datent de plus d’un demi siècle). Malheureusement nous n’avons pu obtenir un listing du fonds pour en décrire le contenu. Avec le développement des radios locales, il est impératif que les fonds aussi modestes soient-ils puissent être répertoriés et que ses informations soient disponibles sur le réseau informatisé du type Intranet ou Internet. Les archives de l’ENTV (Entreprise Nationale de Télévision) disposent quant à elles d’un important fonds issu des premières émissions de télévision réalisées durant la période coloniale et qui comportent plusieurs enregistrements de concerts et de galas musicaux d’interprètes et de musiciens des années 50. Outre ce fonds dont des extraits sont repris dans des rétrospectives, il existe plus d’une quarantaine de documentaires réalisés entre 1980 et 2000 sur les grands interprètes et musiciens. Leur durée varie de 26mn à 1h30. Les copies disponibles sont généralement en Bétacam couleur et assez rarement en Noir et Blanc. Parmi les personnalités traitées citons à titre d’exemple :Iguerbouchen, Aïssa Djarmouni, Abderrahmane Aziz, Ahmed Saber, El Anka, Cheikh Hasnaoui, Abderrazak Fekhardji, Ahmed Wahby, Cherif Kheddam, Boualem Titiche, Hadj Mnaouar, Amraoui Missoum, Mohamed El Kourd, Beggar Hedda, Dahmane Ben Achour, Abdelkader Khaldi, Larbi Bensari, Fadili Dziria, El Hadj Mrizek, Slimane Azem, Cheikh Hamada, Mahieddine Bachtarzi, Ali Khencheli, Seloua, Hadj Ghaffour, Benzerga, etc.
Il existe également l’ensemble des vidéogrammes réalisés par les éditeurs privés sous forme de cassettes vidéo depuis les années 80 et plus récemment sous forme de VCD. Cette production mériterait d’être (au moins) recensés en dehors des considérations concernant la qualité du produit lui-même. Il faudrait ajouter, enfin, tout un ensemble de scopitones (petits films chantants, ancêtres du clip) diffusés dans les cafés en France de 1960 jusqu’au début des années 80 où figurent un nombre important de musiciens et chanteurs algériens (Mazouni, Sadaoui, Dahmane El Harrachi, Driassa, etc.)[32]
4. Les archives radiophoniques et discographiques en France qui disposent d’enregistrements de musiciens et chanteurs algériens
Nous proposons ici quelques données sur les établissements, institutions et organismes auprès desquels peuvent être trouvées des archives concernant les musiciens et interprètes algériens.
Archives radiophoniques de l’INA : 275000 disques 78 tours, 600000 bandes magnétiques. Phonothèque de l’INA à la Maison de la Radio. Peu d’archives radiophoniques jusqu’au début des années 50 du fait que la plupart des émissions se faisaient en direct. Il s’agit des émissions de la RDF de 1930 à 1949, ensuite de la RTF puis en 1963 de l’ORTF. Il existe un fonds documentaire consultable sur la base de données de l’Inathèque à la BNF. Le département de l’Audiovisuel possède une grande collection de disques arabes. Les disques algériens sont signalés dans la rubrique ‘Tradition’ de la Phonothèque. Parmi les autres fonds nous pouvons citer :
- Fonds de l’Office de Coopération radiophonique (OCORA) et de la SORAFOM
- Archives sonores de la Maison de la Radio: 450000 heures de programmes
Ainsi que les catalogues propres à Radio France (disponible sur le réseau intranet de Radio France).
- Archives du Musée de la Parole(enregistrements de El Anka et Abdelkader Bouras)
Quelques émissions de Radio Alger sont disponibles à l’INA entre les années 30 et 40.Une partie des émissions des ELAB est aujourd’hui conservée à la sonothèque de RFI
Rappelons qu’il existe un Répertoire international des sources musicales publié par la Société Internationale de Musicologie et l’Association Internationale des Bibliothèques Musicales: Archives de la musique enregistrée, collection Phonothèque Nationale (Paris), UNESCO, 1952. On y relève que le fonds premier fut constitué tout d'abord, pour les documents les plus anciens, des trois cent quatre vingt huit cylindres gravés lors de l'exposition universelle de 1900 de Paris. par le Dr. Azoulay
Les collections d'enregistrements au Musée de l’Homme sont les suivantes:
- Sur cylindres, Algérie, Aurès, 1936, 49 cylindres (mission Th. Rivière et G. Tillon)
- Les enregistrements non publiés, gravés sur disque souple, comprennent notamment: Algérie, Hoggar, 1948, 30 heures (mission Lhote)
Les films
La documentation filmique concernant les artistes et musiciens algériens est très dispersée. Nous pouvons la retrouver au travers de certaines ressources liées aux actualités cinématographiques :
- Informations filmées étaient diffusées au cinéma jusqu’en 1949. Pathé (1896-1979), Gaumont (1897-1973) les Actualités françaises (1940-1969), Actualités Eclair (début vingtième siècle-1969)
- Cinémathèque Gaumont (fonds Gaumont et Eclair)
- Fonds Pathé à Pathé Archives à Saint Ouen. Site Internet de Pathéarchives
- Fonds de l’ECPA
- Au Centre des Archives d’Outremer d’Aix-en-Provence (CAOM) sont répertoriés quelques films documentaires réalisés dans les années 50 et qui portent sur des musiciens et chanteurs algériens
151. C’est l’heure, Producteur Castella Films, 13 minutes 16mm, version arabe sous-titrée français, NB. Film sur un chanteur arabe
90. Le Palais de Gacem, Castella Films, 19mn, version arabe NB, comédie
74. L’orchestre inattendu, Productions algériennes cinématographiques, durée 18mn, 16mm, version arabe NB, comédie
65. La fête imprévue. Actualités françaises 20mn, 16mm, version arabe, divertissement
53. Musique et joie (farah oua tarab), Producteur J-Ch. Carlus, durée 20mn, 16mm, version arabe NB. Interprétation de chants
47. Les oiseaux dans la cité. Producteur J. Ch. Carlus, 15mn, 16mm, version arabe, couleurs. Chants en arabe et français
ANNEXE : ELEMENTS DE DISCOGRAPHIE
Afin de situer l’évolution des répertoires et identifier aussi bien les genres, les interprètes et les compositions, nous donnons ici quelques références tirées de catalogues. Elles sont indicatives (puisque non exhaustives) mais permettent de relever des noms d’interprètes ou de chansons méconnus. Certaines de ces références sont tirées de recueils de chansons. C’est le cas du recueil de Salvador-Daniel ou de la série de 29 recueils édités par Edmond Yafil entre 1904 et 1927 avec une notation musicale occidentale (dont une partie sera utilisée par Jules Rouanet pour sa monographie sur la Musique Arabe publiée dans l’Encyclopédie Lavignac en 1922). Nous donnons ensuite quelques extraits de catalogues de 1912 à 1952[33]
Album des chansons arabes, mauresques et kabyles transcrites pour chant et piano par Frédérico Salvador-Daniel, Paris, S.Richault Editeur 1863
Chebbou-chebban
Heuss ed-douro, chanson mauresque d’Alger
Klâa Beni Abbès (chanson kabyle)
Stamboul, chanson kabyle par Si Mohammed Said Ben Ali Cherif Aga des Moulen ou Sammer et des Beni Aidel
Zohra, chanson kabyle
Chant de la meule, chant kabyle
L’ange du désert, vieille chanson des maures d’Espagne
Yamina, chanson mauresque d’Alger
Ma gazelle, chanson mauresque d’Alger
Les Zendani, chansons populaires (4ème recueil) par E.N. Yafil, juillet 1927
Chachia hamra, chanson danse
Ya Khouia baqi, zendani
Ah Ya meaalem, chanson
Bellah ya laâzba, chanson
Lesmer sbani kheddo (Bardo, Bardo !), zendani
Meghrour mène yahouakoum, zendani zidane
Ellah Ellah ya dini, zendani
Ouelli yaacheq Neh’ebbo, zendani
Edbah’, zendani
Aâlach Delala (Ya Meriem), zendani
Ya h’akem Stamboul (Ô Souverain de Stamboul)
Ghezali merrebi felhouma, zendani
Ya Biadi ya Nasse (Mon destin est radieux)
Rebbi aatana Ennesra (Dieu nous donna la victoire)
Ya Khouia Baqi Methenni
B’haro ienchef (Que l’océan se déssèche)
Ya halilo(Mon doux époux n’est pas rentré à la maison)
Yalamouni (on me reproche de t’aimer)
Tezaabli ou temili (ton corps ondule et penche quand tu marches)
Ghemzek yedjaah’ni
Oulli Eddali Bladi (Le Ravisseur de ma Patrie)
Ya Zahouet Bali (Ô joie de ma pensée)
Aouel Aachqi fel benat (Mon premier amour)
Zendani, 1er recueil varié de 10 petites mélodies du genre populaire chantées d’ordinaire par les messemâat(musiciennes mauresques) et très appréciées par les dames arabes
Ya moulet el âyne el kehla
Ya lil ! ya lil ! ya aaïnia
Rana djinak
Ya bellaredj
Fel Namoussia
Tlatine darja medbala
Ya el pacha aâla rassek raâcha
Ezzine, ezzine, ezzine
Naamelek hala sefra
Ya Emmi sbah’ emdebel
El Ked Elladi Sabani de Mohamed Ben Ali Sfindja accompagnement et interludes de Mouzino
Recueil de Zendani 3. Recueil d’airs populaires d’Alger
(2) Ya lalla be houak
(4)Djab el Kerfa aâla el djemal
(5) zendani mouachet
(6) zendani spagnoli
(7) zendani moderne ‘Ya el moneda’, très populaire chez les israélites d’Alger a souvent servi à chanter des chansons satiriques locales
(8) zendani, ‘guergueb ya’
(9) zendani sbouhi
(10) Bekaou aâla kheir.
Yamna Bent el Hadj el Maadi, chanson ‘chebbou chebbane’(jeunesse des jeunesses) cylindre n°10-138, collection d’airs arabes de la maison Pathé frères de Paris[34]
Répertoire algérien des disques. Pathé 1912
Yamina attestée[35]
Mouzino élève de Sfindja s’accompagnant lui-même du rebab et la mandoline tenue par M. Ed. Yafil
Disques 35 c/m (double face)
Ala fiq mine nouaâssi 10.167
El aaîn tenchele 10.168
7 autres disques signalés
Chœur de la Moutribia
Exécutés par MM. Sfez, Rouïmi, Bensiano, Sembel, Ayache et Ed. Yafil
Violon tenu par Ed. Yafil Directeur de la Moutribia. Mandolines par MM. Rouïmi et Ayache
Djesmi fani 10.161
Yemda omri 10.162
Plus quatre autres disques
Ed. Yafil 4 disques
Laho Seror attesté (Naklabat) 11 disques 35 cm et 14 disques 29 cm
Noubet 27 disques 29 cm
Zerbib s’accompagnant lui-même du violon. Disques 35 cm (double face)
Ya elloucham 10.440
Mal hbibi malo 10.441
7 disques plus 5 disques 29 cm
Berhoua s’accompagnant lui-même au violon disques 35 cm
Sehli seghira 10.422
Zerg el Djenhine 10.423
Plus 7 disques
Narboni Elie (attesté)
Ed. Yafil et Pepino (attesté)
Contes arabes récités par M. Salem
- disques dont
Elihoudi ouelhmar 10.110
Haroun errachid ouelhmar 10.111
Saïd ou Mouhand (attesté) idem pour Senoussi
Musique Maure orchestration de J.Rouanet et Ed. Yafil 3 disques
Aïn el kehla (attesté)
Répertoire oranais
Fatma bent el Meddah
Ana basit 10448
Loula ahkemtek 10449
Ana ouaïn nemchi 10450
Neghdou chettant halli 10452
El barah ana oukhouia 10451
Rana Menoui 10453
Plus quatre autres disques
Saoud l’oranais s’accompagnant lui-même au violon. Disques 35mm
Istikhbar Sehli 10171
Ma youfachi ouadi 10172
Plus quatorze autres disques
Pathéphone. Répertoire algérien des disques Pathé 1926
Disques artistiques chantés par Yamna
Rana djinak zendani 10.120
Zendani 10.32
Chräa ellah ya lehbab
Ya hakm stamboul 10.276
Laho Serror Nekablat
Ouana meli bidjesmi 10.020
Ana elladi bia 10.021
Zegbib
Bismek enkoul-Aarbi 10.140
Ya men Erid Ektali 10.144
Leguit ana ya kodat, h’ouzi 10.141
Narboni Elie. Chantre attaché à la grande synagogue d’Alger
Koul Mah’anout 10.000
Pirah’ Guibrim 10.001
Ghaïtas et Tebeul, orchestre sous la direction du célèbre Aïn Keh’la
Rana Djinak 10.205
Gallo Laarab Gallo 10.206
Tzaabli ou Temili 10.209
Scènes comiques algériennes par Ed. Yafil et Pepino
El mra elli aamret fel ghenaïa 10.386
Meâachret el djnane 10.387
Loulied elli ghrek 10.388
Répertoire tlémcénien chanté par Hassan Oulid Mouley El Arbi accompagné par Abraham Derai, au violon
Aïta Maïa 10.346
El Hab Fenani 10.847
Mesder Maïa
Ana Elmemhoun. Aârib 10.350
Musique kabyle enregistrée par Saïd oua Mouhand
Bou Hachiat Aâlem 10.320
Tsoubouro fi Chellatène 10.326
Choudend Ouahrane Aâlem 10.321
Répertoire berbère enregistré par Mohamed Snoussi accompagné par la guesba
El bechar. Aye ! Aye ! 10. 300
Kehal Errasse 10.309
Ma tedriou chi ya hebabi. Aye ! Aye ! 10.301
Polydor. Le disque de l’élite. Répertoire 1931. Marocain. Algérien. Oranais
Saoud et sa troupe
El ouardo yhtal 550044
Ach lazem na’chak
Jojo fils de Saoud
Ezzine Ezine Ya lebnat 550051
Kheleoune Naash 550059
Ma tkolach el mamak 550067
Istikhbar
Kouidèche (élève de Saoud) 3 disques
Sadia Ben Denoum (élève de Saoud) 2 disques
Cheikh Mohamed Ould Djelloul
Khaif Kheira Tensani 550061
Zineb Bent Sigya
Ya Bouziane ched Aoudek 550019
Rah tem Rah 550050
Mama sekertek china
Maalem Sergou
Karkabou 550060
Cheikh El Arbi Redouane 10 disques
Lili L’Abassi
Ya guelbi nedhik lecheraâ 550073
Mabket Sahba 550074
Heb el Ghram 550075
Djella alladi nächek 550076
Achkoun achkoun
Mabkali fedenia 5550077
Marque Diamophone (1937)[36] : titres des disques : Terjachi Leyem; chaouch ettayera, Leghroum ehln lezmia, ferg el-hmem, ya elgoumri seken lestah, Ferkg elhemem ya saken drouj errekhem; , allali memtou tebki;allali ouehla bikoun, allali mar djaro, heb errih elgherbi; ech ya guessabi elghetli legta khroubia; allali djenan erroumi, ouech teraa ghelmou, rouli Berghiar, deret chentouf ouelkhoumsa fiousto, elyou djaou arab elmimar, louht beaini lechakra
Marque Pathé 1940
Cheikh El Hadj Menouer (chanteur populaire d’Alger apprécié des campagnards)
204. El Aachque oual ghram fnani
207. Sbaïbi Fel Mhane Aadra
Tamou oua aaouicha
Cheikh Mohamed Relizani
149. Riame gbali Sadjou
152. Nakhla ghrastha
156. Aalech ya ghzali
Catalogue général de disques arabes Pathé Marconi 1951
Chant algérois cheikh Hadj Menouar 10 disques
Salim Hallali 19 disques
Chants algériens comiques
M’Hamed El Kamel et son orchestre
Mabrouka (2 faces) PR233
Boukhaloutta (2 faces) PR236
Toi ? Moi ? (2faces) PR244
El Mesri(2 faces) PR1278
Cheikh Nourredine 13 disques
Chants oranais avec flûte
Cheikh Mohamed El Relizani 18 disques
Cheikh Ben Chergui 12 disques
Archives de la musique enregistrée, collection Phonothèque Nationale(Paris), UNESCO, 1952
Afrique du Nord/Algérie. Enregistrements réalisés sur disques à saphir de 26cm de diamètre(disques Pathé)
Cheik Madani, 13 disques, cheik Tahar, 2 (constantinois) ; cheik Madani, 15 ; Laazar Sliman, 12 ; Elie ben Saïd, haouzi Tlemçani, 6 ;Cheik Sliman, 9 ; Cheik Tahar, 9 ; Si Mahmoud Hadjadi el Ouargli (algérois), 10 disques ; El Kjhaounia Kheira, 4 ; Chek Larbi et son fils Redouane, 11 ; Cheik Madani, 9 .
Complément à la discographie de Ahmed Hachelaf (Disques répertoriés à la phonothèque de la Bibliothèque Nationale François Mitterand à Paris)[37] |
Ould Laïd, Fel Ghorba, Pathé PV 372, 1953 |
Mahieddine Bachtarzi, Mademoiselle Simone, janvier 1931, La Voix de Son Maître 4340 |
Zahia, Mon ami ya mon ami, La Voix de Son Maître, 1935, K4809 |
Aïcha, Didi ya siri (Dédé chéri) paroles et musique Bachtarzi, Pacific, 1949,CO7050, |
Blond Blond, Chérie, c’est formidable, Pathé 1952, 904/42 |
Youcef Awhid, Sivibli(s’il vous plait), OASIS, 1953, 10307 |
Joseph Kespi, Ya emmi ki nelh’eqha/kemalou, orchestre Yafil, Gramophone, K3802 |
Yamina el Ouahrania, Ad-datni/As-Sakra, FIESTA 5403, 1949 |
Fatma Essaidiya, Ad-datni, Festival OM14, 1955 |
“ “ , Amamat, Festival OM15, 1955 |
Lilli Labassi, Al Djazayair zinat el buldan, RCA 88013, 1955 |
Lili Boniche, Al qalb as-safi, Pacific CO7011, 1947 |
Fatma al Wahraniya, Canastel, Fiesta 5603, 1949 |
“ “ , Qasmu Maskar, Fiesta 5602, 1949 |
Fatima al Wahraniya, Dawwar al-kalisch, Pathé PV380, 1953 |
“ “ “ , Dor el ouahran dour, Pathé PV381, 1953 |
Saoud el Ouahrani, Saïg elbel, Polyphon 45617 |
Cheikh Madani, Goul el si Mohamed, Pathé 55049, 1 disque : 80 t. à saphir ; 27 cm, 1925 |
Cheikh Madani, Ahbabi nwarikoum ma-issir biya, Pacific CO8038 |
Cheikh Madani, ‘Ayni chafet, Pacific CO752, 1947 |
“ “ , Ma a’zam zinak ya yamina, Pacific CO8035 |
“ “ , Hubb Kedba, Teppaz AFR 1180 |
Ahmed Wahby, Ju Yak, Pacific CO7083, 1949 |
“ “ , Karawan Ellil, Pacific CO7082, 1949 |
“ “ , Li nashki Ya rabbi, Pathé EA588, 1962 |
Abdelkader Bouras, Al galb elli chattni, Pacific CO7058, 1949 |
“ “ , Biyya daq al mor, Pacific CO7059, 1949 |
“ “ , Galbi chawwaq fi bladna, Pacific CO7055, 1949 |
“ “ , Gumri addi wsayti, Pacific CO7060, 1949 |
“ “ , Ma kwani, Pacific CO7053, 1949 |
“ “ , Ya ‘achaq adarni, Pacific CO7054, 1949 |
“ “ , Ya mra husnak w-bhak, Pacific CO7056, 1949 |
“ “ , Yum el’aïd tsellem, Pacific CO7057, 1949 |
On peut retrouver certains de ces enregistrements de l’entre-deux-guerres dans deux bonnes compilations récentes :
Algérie. Fantaisistes des années 30, Buda Musique, 1998
Algérie. Panorama de l’Oranais (1937-1946) coll. La Voix du Maghreb, Buda Musique, 2001
Notes
[1] Même si nous commençons à disposer de répertoires et de dictionnaires de musiciens et de chanteurs algériens de plus en plus détaillés et exhaustifs, les références discographiques restent assez limitées, voir en particulier :
Achour Cheurfi, Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens, Alger, ANEP, 1997 et Abdelkader Bendamèche, Les Grandes Figures de l’Art Musical Algérien, Tomes 1 et 2, Alger, Editions Cristal Print, 2002/2003 qui fournit un certain nombre d’informations discographiques que nous citerons dans ce travail
[2] Il faut signaler que la discothèque de la Radio Algérienne dispose d’un important fonds de disques parmi lesquels des éditions originales et des copies d’enregistrements dont certains datent du tout début du 20ème siècle (c’est le cas des disques de Sfindja). On attend de pouvoir disposer d’une base de données accessible aux chercheurs de ce fonds.
[3] On enregistre des pétitions contre l’usage public du phonographe dans les cafés dès 1894 à Oran et entre les années 20 et 30 (en 1926 il est fait état de 21 pétitions à Oran, 18 à Mostaganem, 13 à Tlemcen, 9 à Mascara ; dix ans après, la généralisation du phénomène voit ainsi diminuer le nombre des réfractaires aux nouveau support de diffusion. On n’aura plus que 14 pétitions à Oran, 7 à Mostaganem, 9 à Tlemcen et 4 à Mascara.
[4] Mohamed Belhalfaoui, Victoire assurée (Souvenirs : Algérie 1920-1954), SNED-Publisud, 1983, p.48
[5] Il ne sera pas le seul puisque l’on comptera comme conseillers pour les maisons de disques : Jules Rouanet conseiller chez Gramophone au début du siècle, Mahieddine Bachtarzi : direction artistique des enregistrements phonographiques arabes pour toute l’Afrique du Nord pour Gramophone et à la fin des années 40 pour Pacific, Boualem Titiche fut producteur de Dounia à Alger et pendant quatre ans directeur artistique chez Philips, Hadj Mustapha Kechkoul représentant de Teppaz et Pacific, etc.
[6] Il relèvera en outre dans son opuscule, Majmu’ zahw el-aniss el-mukhtass bi-el-tbassi wel-qwadiss, Alger, chez l’auteur, 1907, 68p. les chansons du répertoire (en particulier hawzi et aroubi) enregistrées sur disques et cylindres entre 1900 et 1906. Nous avons pu identifier certains enregistrements chez Pathé. Mais faute de disposer des catalogues du début du siècle (ceux de Pathé, de Gramophone), les autres références restent obscurs.
[7] Bachagha Smati, Causerie sur le disque de langue arabe, 1937, p.3
[8] Certains enregistrements discographiques constituent de véritables documents pour l’histoire contemporaine algérienne. C’est, par exemple, le cas de cet enregistrement réalisé au cours de la guerre de libération nationale : Chants algériens, album 33t. Edité en 1959 en Yougoslavie aux Editions Yougatov
[9] Pour un panorama programmatique des évolutions et des représentations du champ musical dans une perspective socio-historique je me permets de renvoyer à quelques hypothèses dans mon article : Fabrication patrimoniale et imaginaires identitaires. A propos des musiques et chants en Algérie, Insanayat, n°12, Septembre-Décembre 2000, vol.IV, 3 (parution Septembre 2001). Patrimoine(s) en question, p.53-63
[10] L’une des premières maisons d’édition algérienne fut Collin (à la fin du XIXème siècle) qui fut davantage tournée vers la distribution et la diffusion des phonogrammes et phonographes.
[11]On remarquera que les chanteurs et musiciens enregistreront souvent chez plusieurs maisons d’éditions. Certains profiteront de la concurrence ainsi qu’on témoigne Bacheterzi : « Un premier contrat m’engageait (en 1929) avec mon orchestre pour enregistrer des chants andalous aux studios de la société ‘Baïdaphone’ à Berlin. Etant déjà sous contrat en qualité de directeur artistique avec Gramophone, je ne devais pas enregistrer avec une firme concurrente. Mais …l’envie bien naturelle de voir du pays…le souci légitime de répandre la musique arabe…enfin la très jolie somme que m’offrait M. Théodor Khayat au nom de son oncle le docteur Baïda(…) » Bachtarzi, Mémoires, tome 1, SNED, Alger, 1968,p.115
[12] Teppaz avait reçu l’aide du gouvernement français pour l’enrichissement de son catalogue dans le cadre du plan de Constantine.
[13] Les éditions La Voix du Globe sont créées en 1958 par Si Souleiman aîné. Elles disposeront d’une usine de pressage dans les années 60 (CAPRIC frères à Oran qui sera vendu aux éditions OASIS d’Alger)
[14] Unité de disque EAP, coll. ‘Min Touratina Taqafi’ 106 titres parus en 45 tours et 33 tours. 33000 disques 33 tours sont édités en 1983
[15] Entre 1977 et 1983 on passe en Algérie de 17000 cassettes déclarées à plus de 4 millions. 64 éditeurs recensés en 1982, au milieu des années 80 ils sont 200 recensés, au début des années 90, 160 sont membres de l’Association Nationale des Editeurs de Musique (ANEM). Pour l’année 2002, l’ONDA (l’Office National des Droits d’Auteur) estime à plus de 19 millions d’exemplaires de CD et de cassettes audio vendus en Algérie.
[16] Parmi les musiciens et chanteurs algériens célèbres qui enregistreront pour Columbia nous pouvons citer : Yamna Bent el Hadj El Mahdi en 1922 et 1928 à Alger ; El Anka qui enregistre 27 disques en 1928 et Larbi Bensari 6 disques en 1939
[17] En 1929 Bachtarzi est chargé d’enregistrer pour Gramophone des artistes nord-africains : « J’ai enregistré en Tunisie : Isserene, El Afrite, Dalila, Flifla, La Soulamia de Nabeul, Ellouz et d’autres. En Algérie : Rachid Ksentini naturellement, Marie Soussan, Lili Labassi, Redouane, Abdelkrim Dali, Kheira Guendil, Chikh Hammada, Cheikh Menouar. Au Maroc : Zohra El Fassia, la plus célèbre des chanteuses marocaines, et aussi des chanteurs chleuhs : Raïs El-Aïd, Raïs Abdelkader et Raïs Abdallah. Ce sont tous les ‘noms’ de l’époque dont les voix se répandent sur toute l’Afrique du Nord par plus de 200000 disques vendus avant la fin de l’année. Le chiffre est considérable si l’on tient compte du petit nombre de gens qui possédaient un phonographe à cette époque. Avant 1929, quand on avait vendu 50000 disques dans une année on estimait avoir obtenu un bon résultat. » Bachtarzi, Mémoires, tome1, op.cit., p.110
[18] D’après Paul Vernon, Ethnic and Vernacular Music, 1898-1960. A Resource and Guide to Recordings. Greenwood Press, Westport, Connecticut, London, 1995
[19] Liste des éditeurs de musique algérienne (références Hachelef)
Zonophone (1908), Gramophone (1908), Pathé (1910), La Voix de Son Maître (1924), Polyphone (1930), Polydor (1931), Baïdaphone (1933), Odéon (1939), Columbia (1939), Fiesta (1946), Pacific (1947), Philips (1948), Dounia (1954), Ducretet Thomson (1954), Barclay (1958), Teppaz, Oasis, Safi, Festival, Saturne (1952),RCA
[20] Gronow, The record industry comes to Orient, Ethnomusicology, 25/2, 1981, p.266
[21] Idem, p.282
[22] Marques de disques algériens :
- Marque déposée le 23 juillet 1907 au greffe du tribunal de commerce d’Alger par M. Yafil Edmond Nathan. Croissant, main de Fatma et étoile à six branches.
- Algériaphone, 20 mai 1930 à Alger par Sasportes Marchodé Léon.
- Rsaissi (Anouar), 19 mai 1937 au greffe du tribunal d’Alger
- Théodor Khayat, Alger, 1938. Photo de musicien jouant du luth avec le nom de Mohamed Abdelwahab en arabe
- Etablissements Taïeb ben Amor de Constantine, disques phonographiques marque Diamophone (1937)
[23] Il semblerait que la déclaration de création de la marque Rsaissi se soit faite au nom de Anouar
[24] Pour contourner la censure le disque portait comme titre ‘Piano Solo’
[25] Certaines références données à propos de Baidaphone sont suivies de ‘Walad Baïda’(Les enfants Baïda) est-ce en rapport avec le fait qu’ils soient trois frères ? Rappelons cependant que la Maison d’édition Baïdaphone est, pour les musiciens comme pour les observateurs, rattachée à Michel Baïda le docteur.
[26] A propos de la diffusion des disques Baïdaphone, on signale par exemple en 1933, 168 disques phonographiques adressés à un Tlemcénien ; dans la liste des disques nous relevons parmi les artistes : Chafia Rouchdi, (3), Mohamed el Kourd (25), Mohamed Abdelwahab (une cinquantaine), Badia Seghira ,Habiba Messika (5), etc. En 1934 ce sont deux caisses contenant 500 disques qui sont envoyées à un commerçant de Constantine
[27] Au point où est décrété un Arrêté du Gouverneur Général le 14 février 1938 qui stipule :
« Article 1. Entrée et édition en Algérie des disques phonographiques impressionnés en langue autre qu’en langue française sont dorénavant subordonnées à l’autorisation du Gouverneur Général de l’Algérie. »
[28] Bachagha Smati, Le disque de langue arabe. Causerie au cours de perfectionnement des affaires indigènes, liasse 2260, Archives départementales d’Oran, p.4
[29] Un état du fonds datant du début des années 80 existe :
Driss Nadia, Catalogue du fonds de la discothèque de la bibliothèque nationale, mémoire de bibliothéconomie, 180f., Alger, 1983
[30] Mes remerciements au personnel du département de l’audio-visuel de la BN à Hamma pour sa disponibilité et son soutien pour la collecte des informations.
[31] Parmi les copies disponibles sur les musiciens et interprètes algériens nous pouvons trouver des enregistrements audio-visuels concernant : El Anka; Mohamed Kheznadji; Ouarda; des hommages à Mahieddine Bachtarzi et Abderrahmane Aziz; Blaoui Houari; Cheikh Hamada; Djilali Ain Tedlès; Djamila; Akli Yahyaten; Hadj Abdelkrim Dali; Hadj Mahfoud; Ahmed Serri; Dahmane Benachour; Hadj Tahar Fergani; Baaziz; Ait Menguelet; Kamel Bourdib; Abdelhamid Rahali; Alice Fitoussi; Raymond Leiris; Reinette Daoud; Hadja Hamdaouia; Rabah Driassa; etc.
[32] Une exposition a été consacrée en novembre 2003 à Marseille aux scopitones de l’immigration.
[33] Il faut signaler que les premiers catalogues (notamment ceux de Pathé) donnaient jusqu’à la fin des années 30 des références en caractères arabes et latins.
[34] Les cylindres existaient sous plusieurs formes. Type A (2 minutes à 100 tours), cylindres de type B (4 minutes à 200 tours,) cylindres de type C (3 minutes à 150 tours) et, enfin des grands cylindres de 5minutes. Pour les disques, il faut savoir que derrière le générique 78 tours se cachent en réalité des formats de 70, 80, 90 et même 100 tours minutes imprimés sur une seule face ou sur les deux.
[35] Attesté signifie que la référence discographique ainsi que l’artiste figurent dans des catalogues antérieurs
[36] La plupart des chansons appartiennent au répertoire des chansons populaires de la région de Sétif en vogue dans les années 20 et 30
[37] Hachelef A. et E.H, Anthologie de la musique arabe 1906-1960, Paris, Publisud, Centre Culturel algérien de Paris, 1993. Réédition, Alger, ANEP, 2002. Ils ont recensé plus de 3000 titres de chansons enregistrées par environ 200 interprètes et musiciens d’Algérie de 1906 à 1960.